«Un autre monde», de Téléphone
«Je rêvais d’un autre monde, où la terre serait ronde, où la lune serait blonde et la vie serait féconde». Les trois quarts du groupe Téléphone se sont reformés pour tourner en 2016 sous le nom Les Insus. L’occasion idéale pour aborder un de leurs plus grands tubes, Un autre monde, qui évoque plusieurs thèmes au cœur de la spiritualité. Cette chanson m’interpelle au niveau de ma foi, parce que, comme la plupart des chrétiens, je rêve d’un autre monde, d’un autre «règne»: celui qui nous est annoncé par le Christ dans les Evangiles. Ce monde, nous en rêvons, non pas comme un espoir irréalisable, mais comme une promesse qu’il nous tarde de voir pleinement accomplie.
Dans la chanson, le rêve est bizarre. La terre n’est-elle pas ronde? La vie n’est-elle pas féconde? Oui, mais qui ne voudrait pas changer la réalité? Il ne faut pas plaquer une interprétation personnelle sur un texte qui se veut poétique et elliptique, mais cette chanson aborde une tension familière: entre le rêve et la réalité, entre le monde tel qu’il est et tel que nous voudrions qu’il soit. Cette tension est encore plus évidente dans le clip qui accompagnait la chanson: un garçon qui observe la vie par les vitres d’un train et dans les visages des personnes croisées. Il y découvre une réalité mystérieuse, notamment portée par le désir amoureux, mais aussi une réalité sociale dure et morne.
La chanson se termine bien, semble-t-il: «Ma réalité m’a pardonné». Celui que la réalité avait «alité» est entraîné dans la ronde: «Dansent, dansent, les ombres du monde». Mais il reste un goût un peu amer: rien n’a changé. L’apaisement de la tension vient d’une acceptation de la réalité, non d’un changement. Triste fin rendue nécessaire par l’idée erronée que ce monde matériel est la somme totale de notre réalité. Si la Bible a raison, et si les êtres humains sont en rupture par rapport à la réalité du monde tel que Dieu l’a conçu, il n’est pas étonnant que nos artistes soient obnubilés par un monde meilleur. Or les chrétiens savent que ce monde meilleur est bien l’ultime réalité.
Jonathan Hanley
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui février 2016
Les paroles de la chanson
Je rêvais d’un autre monde
Où la Terre serait ronde
Où la lune serait blonde
Et la vie serait féconde
Je dormais à poings fermés
Je ne voyais plus en pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité
Je rêvais d’une autre Terre
Qui resterait un mystère
Une Terre moins terre à terre
Oui je voulais tout foutre en l’air
Je marchais les yeux fermés
Je ne voyais plus mes pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité m’a alité
Oui je rêvais de notre monde
Et la Terre est bien ronde
Et la lune est si blonde
Ce soir dansent les ombres du monde
A la rêver immobile
Elle m’a trouvé bien futile
Mais quand bouger l’a faite tourner
Ma réalité m’a pardonné
M’a pardonné
Ma réalité m’a pardonné
Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde
Dansent les ombres du monde
Hé ! Hé !
Dansent, dansent, dansent, dansent
Dansent, dansent, dansent, dansent
Dansent, dansent, dansent, dansent
Dansent les ombres du monde
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