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Toxicity, System of a Down

Ces HITS entrés dans l’histoire
Jonathan Hanley

Connu pour ses textes riches mais confus, le groupe de métal alternatif System of a Down (SOAD) livrait ici un de ses titres phares peu de temps après l’attaque des tours jumelles à New York en 2001. Le contexte socio-politique violent de l’époque attisait l’imagination des membres du groupe, déjà fortement politisés en raison de leur héritage arménien et de leur engagement pour faire reconnaître le génocide de leur peuple. Mais la chanson reflète également deux autres influences fortes dans l’œuvre de SOAD: l’usage de substances psychotropes et les évocations mystico-religieuses. L’influence des drogues explique certainement des paroles qui relèvent presque de l’onirisme. Mais les références à la spiritualité, explicites ou implicites, correspondent à une fascination pour la religion que l’on retrouve dans beaucoup de textes du groupe.

Dans «Toxicity», le contraste est marqué entre le «désordre» de la ville avec ses «voisins bruyants» et «le silence sacré» qui borde l’ensoleillement de la dernière strophe. La toxicité au cœur de ce texte plane comme un nuage de pollution au-dessus de la ville («city» en anglais) où les êtres humains vivotent («la vie vue à travers la jante d’une roue», «des graines grignotées pour passer le temps»). La caractéristique principale de cette société empoisonnée est le «désordre». Même si le sommeil sacré peut donner naissance à des rêveries, dans la deuxième strophe, ces touches d’espoir sont condamnées à disparaître sous les roues d’un camion.

Au milieu de cette vision dystopique de la vie résonne le refrain: «Toi, que possèdes-tu du monde? Comment posséder le désordre?» Le verbe anglais «to own» signifie également dominer, vaincre ou gagner. Cette question concerne probablement le désir de domination, de possession et de cupidité qui rend nos sociétés «toxiques». Mais ces paroles rappellent aussi Mat. 16: «Que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme?»

Oui, nous vivons dans un monde désordonné et toxique. Si nous ne cherchons pas à regarder au-delà de cette image désespérante, elle reste la réalité ultime. Or, comme l’expriment nos artistes, nous pressentons malgré tout qu’une autre réalité permet d’espérer un ensoleillement qui «irradie la vie dans le cœur de l’homme», pour reprendre la dernière ligne de cette chanson.

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System of a Down, Toxicity

Conversion, logiciel en version 7.0,
La vie vue à travers la jante d’une roue,
Des graines grignotées pour passer le-temps,
La toxicité de notre cité, de notre ville.

Nouveau, quoi, tu possèdes le monde?
Comment possèdes-tu le désordre ?
Désordre.
À présent, quelque part entre le silence sacré,
le silence sacré et le sommeil,
Maintenant, quelque part entre le silence sacré
et le sommeil,
Le désordre, le désordre, le désordre

Encore du bois pour leurs flammes,
Ces voisins bruyants,
Rêveries de lampe torche prises
dans les phares d’un camion,
Des graines grignotées pour passer le-temps,
La toxicité de notre cité, de notre ville.

Toi, que possèdes-tu du monde ?
Comment posséder le désordre ?
À présent, quelque part entre le silence sacré,
le silence sacré et le sommeil.
À présent, quelque part entre le silence sacré
et le sommeil,
Le désordre, le désordre, le désordre.

Quand je suis devenu le soleil,
J’irradiais la vie dans le cœur de l’homme
Quand je suis devenu le soleil,
J’irradiais la vie dans le cœur de l’homme

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Octobre 2024

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