The Chosen : Jésus et ses disciples en toute intimité
Dans l’audiovisuel chrétien, l’introduction de Jésus dans son ministère est souvent analogue: il s’avance parmi la foule, sur fond de ciel bleu, avec une certaine majesté. La série «The Chosen» casse les codes. On est dans une taverne, ça rit, ça boit. C’est là que le Messie fait son entrée, dans le premier épisode «Je t’ai appelée par ton nom». L’accent est mis sur les relations interpersonnelles et chaque personnage a une histoire, un caractère et de l’épaisseur. L’un est ultra-factuel, l’autre est solaire, Pierre est rieur, Jacques est plus doux, etc. La solidarité est un pilier de la série, non seulement entre les Israélites, mais aussi entre les spectateurs et les personnages, avec qui il est facile de s’identifier.
Côtoyer Jésus
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«J’ai dit que je voulais commencer une révolution, pas une révolte», explique le Messie à ses disciples qui auraient volontiers combattu manu militari des Romains méprisants et racistes. Jésus, joué par Jonathan Roomie, est interprété avec justesse. Après de nombreuses lectures des Evangiles, le réalisateur a voulu le montrer d’une manière «personnelle, intime et immédiate». La série offre une idée du regard que Jésus porte sur les êtres humains et présente un Evangile qui concerne tout le monde.
Les paroles du personnage, tirées quasi mot pour mot des Evangiles, s’inscrivent spontanément dans des contextes qui les éclairent. Sa nature divine, subtile, transparaît avec douceur dans une bonté franche et calme. Certains passages transmettent des éléments profonds de la sagesse biblique, pas toujours là où on les attend, tandis que Jean et Matthieu prennent des notes au fur et à mesure des événements, des enseignements et des miracles.
Une vision culturelle
La série relie les événements par des biais culturels et relationnels, avec un solide scénario. Elle prend le parti pris de l’ordinaire avec tout son sel, d’où émergent des paroles lourdes de sens.
«The Chosen» creuse la culture sociale et spirituelle de l’époque de Jésus, de façon immersive et documentée, apportant du soin aux détails. Le fonctionnement des autorités juives et romaines est expliqué. Au fil des discussions se tisse une réflexion sur le peuple élu, son unité et ses épreuves, celles engendrées par l’oppressant joug romain en l’occurrence.
Disponible gratuitement
La première saison est intimiste et trépidante, dans les maisons, la foule et les ruelles. La deuxième saison ouvre quant à elle de grands paysages où le spectateur respire entre des scènes plus intenses. On assiste à des séances de blagues autour du feu - car la série comporte un bon nombre de touches d’humour - à des instants exclusifs, aux réveils précoces, aux discussions durant la marche. Une réelle immersion. Une série qui s’adresse à tous, dès l’adolescence.
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Soutien inattendu au lancement
Réalisées par Dallas Jenkins, les saisons 1 et 2 sont sorties en 2019 et 2021. C’est le plus grand financement participatif jamais lancé, avec dix millions de dollars versés par le public pour chaque saison. La troisième est en cours de financement. Sept sont prévues pour un coût total de 100 millions de dollars.
Pour Noël 2017, Dallas Jenkins avait réalisé une vidéo sur la nativité, du point de vue des bergers, pour son Eglise. Sur la base de cette vidéo, il a tenté une levée de fonds, sans certitude. Il dit avoir été «bouleversé» par l’intérêt et la générosité des gens, qui ont permis de financer la première saison.
