Quels ont été les principaux changements dans la transmission de la foi aux enfants de familles chrétiennes entre le début de votre ministère et aujourd’hui ?
Un changement essentiel se situe dans la manière de présenter le message biblique. On était facilement moralisateur. Il suffit de lire d’anciennes publications destinées aux enfants pour se rendre compte que la «morale» était très présente. Aujourd’hui, on insiste sur l’amour inconditionnel de Dieu, parfois au détriment de sa justice. Le «culte de famille» était habituel autrefois parmi les chrétiens. C’était le lieu où les enfants recevaient l’essentiel de l’enseignement biblique, complété à l’école du dimanche. Ce moment de lecture et de prière en famille, pas toujours dynamique, manquant de lien avec la vie quotidienne de l’enfant, a été mal vécu par plusieurs. En conséquence, le souci de ne pas «saturer» les enfants a conduit beaucoup de parents à ne rien imposer du tout : plus de lecture de la Bible en famille, ni d’encouragement à la lecture personnelle. Et ne parlons pas des versets à apprendre par coeur ! À bas les contraintes ; refus de tout ce qui se rapproche d’une méthode scolaire ! Ces dernières
années, la responsabilité des pères et la mémorisation de la Parole de Dieu sont heureusement remises à l’honneur.
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Inutile de dire qu’il y a cinquante ans, la lecture et l’écrit en général étaient les moyens privilégiés de transmission du savoir, même si l’aspect visuel, pour les sciences naturelles, par exemple, a toujours été important pour nous dans l’évangélisation des enfants. Les activités simples, les résumés des messages, les dessins en noir et blanc suffisaient à faire des heureux. Pas d’«images qui bougent» à cette époque ! Bricolages et autres loisirs ont peu à peu trouvé place dans les programmes de l’école du dimanche, des camps et des clubs bibliques. Par ailleurs, on peut dire que la plupart des enfants avaient une certaine connaissance
des faits bibliques. Le message, même dans les milieux
extérieurs aux Églises, pouvait s’appuyer sur ces acquis, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.