S’associer à la pauvreté en jouant

Dans le jeu de société «Les villageois de Baobila» qui sort en cette fin d’année, vous incarnez les habitants d’une communauté rurale dans un pays africain. Les années passent, la vie n’est pas toujours facile et ponctuée d’aléas. Chaque villageois a un but: sortir de la pauvreté, tout seul ou en aidant les autres. Ce jeu de plateau a été imaginé par l’ONG évangélique SEL pour sensibiliser aux questions de pauvreté et pour avoir l’occasion de se mettre dans la peau de personnes défavorisées. Chaque tour a son lot de bonnes ou de mauvaises nouvelles, en fonction des cartes piochées.
La partie s’arrête quand un joueur atteint cinq points de développement ou décède, faute de nourriture. «Cela incite au minimum les joueurs à prendre soin du plus faible, sinon c’est toute la communauté qui a perdu», explique Nicolas Fouquet, concepteur du jeu. «Dans ce jeu de gestion semi collaboratif, nous avons cherché à être au plus près de la vie réelle et retranscrire les problématiques de la vie.»
Comme dans la vraie vie, les joueurs peuvent s’associer ou pas pour construire des écoles ou des coopératives qui rapportent les précieux points de développement. Le jeu a un côté plaisant avec ses choix éthiques et stratégiques qui surviennent à chaque tour et l’étendue des scénarios possibles. Par exemple, dois-je envoyer mon enfant à l’école? Ce qui me coûte de l’argent et m’apporte un point de développement. Ou dois-je le faire travailler? Ce qui me fait gagner de l’argent mais perdre des points de vertu. Coopérer pour le bien de tous ou chercher mon propre intérêt? Des dilemmes qui font réfléchir. De deux à quatre joueurs. Une partie dure moins d’une heure. A partir de douze ans.
David Métreau
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2018
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