Skip to content

Rick Warren, homme de l’année

Le Time l’avait classé parmi les évangéliques les plus influents au pays de l’Oncle Sam en 2004. La rédaction du Christianisme Aujourd’hui décerne symboliquement le titre d’Homme de l’année à Rick Warren. Ce pasteur baptiste dirige une grosse Église à Saddleback en Californie. Démarrée modestement par le jeune couple…

Le Time l’avait classé parmi les évangéliques les plus influents au pays de l’Oncle Sam en 2004. La rédaction du Christianisme Aujourd’hui décerne symboliquement le titre d’Homme de l’année à Rick Warren.
Ce pasteur baptiste dirige une grosse Église à Saddleback en Californie. Démarrée modestement par le jeune couple Warren en 1979, elle a franchi la barre des vingt mille baptêmes en mars dernier. Mais ce n’est pas le développement de cette Église locale qui a guidé la décision de la rédaction.
Rick Warren s’est illustré sur trois plans. Premièrement, il a réussi à formuler les fondements de la foi évangélique tout en répondant aux questions existentielles dans un livre très stimulant, sorte de catéchisme pour adultes: Motivé par l’essentiel s’est vendu à onze millions d’exemplaires et a été traduit dans plus d’une dizaine de langues dont le français.
–CREDIT–
La force de Rick Warren, c’est indiscutablement sa capacité d’encourager le chrétien de façon positive et tout en restant très biblique. À noter que son succès en librairie a rendu l’homme riche. D’autres auraient accueilli une juste récompense. Or Rick Warren n’a pas changé son train de vie d’un iota, rétrocédant notamment à son Église l’entier des salaires qu’elle lui avait versés jusque-là et donnant le gros du reste à des œuvres.
Philanthrope, Rick Warren l’est assurément. Attentif au rôle des Églises dans la société, il s’est mis en dialogue avec ses décideurs. Au Forum Économique Mondial de Davos d’abord, il a rappelé le rôle incontournable des Églises aux leaders d’opinion du monde entier. Il s’est sans doute un peu avancé, lorsqu’il a salué l’engagement social et humanitaire des chrétiens en leur nom. Cet été, il était à la seizième Conférence sur le sida de Toronto, avec un message similaire.
Son message aux Églises est sur la même longueur d’onde: «Nos Églises sont surtout connues pour ce qu’elles disent, même, en fait pour ce qu’elles condamnent. C’est comme si un corps avait été réduit à sa bouche et ses pieds et ses mains atrophiés. Or l’Église est le corps du Christ. Il faut retrousser nos manches, retrouver nos œuvres. J’ai envie de raviver l’esprit qui animait le mouvement évangélique au XIXe siècle.»
Rick Warren n’est pas qu’un bon orateur. Il s’engage concrètement et remplit des
avions entiers de chrétiens pour venir en aide aux victimes du sida en Afrique avec son projet Peace (acronyme en anglais d’Implanter des Églises, équiper des responsables serviteurs, assister les pauvres et s’occuper d’eux, éduquer les nouvelles générations).
L’engagement et le discours de Rick Warren conduiront-t-il indirectement les évangéliques à prendre plus au sérieux leur responsabilité sociale? Le fait d’être resté en retrait des grands débats politiques qui ont donné au mouvement évangélique une étiquette uniquement moralisatrice est sa force. Rick Warren pourrait bien être un leader à l’exemple duquel les évangéliques étonneront la société par leur capacité à se mobiliser pour témoigner de l’amour du Christ là où la souffrance est la plus réelle.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Décembre 2006


Mentions spéciales

La rédaction décerne également une mention spéciale à Franck Meyer et à Jean- Arnold de Clermont. Le premier s’est illustré là où les évangéliques brillent habituellement par leur absence. Ce jeune quadra et père de famille est à l’origine du Collectif des Maires pour l’Enfance. Maire de la petite localité de Sotteville-le-Val en Seine-Maritime et engagé dans les rangs de l’UDF, il a rallié plus de douze mille maires de France à la cause du droit des enfants à vivre avec un père et une mère. Sans grand soutien des rangs évangéliques, il a démontré qu’il est possible de s’engager pour des valeurs chrétiennes et d’être comme il a coutume de le formuler lui-même, «entendu par la société à défaut d’être suivi». La seconde mention va également à un Français. Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, qui préside la Fédération Protestante de France, a joué un rôle clé dans une meilleure intégration des évangéliques au sein de la famille protestante. Mieux, il n’a pas hésité à engager sa personne pour défendre auprès des autorités civiles et judiciaires la cause d’Églises évangéliques prises pour cibles par des ultras de la laïcité.

Thèmes liés:

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Une Europe tentée par le nationalisme

Le résultat des élections européennes montrent une tendance vers la droite. Regards croisés avec Patrick Chastenet, professeur émérite en sciences politiques, Franck Meyer, président du CPDH et David Vogel, politicien et professeur d’histoire.

Publicité