Riches et pauvres, des réfugiés pas égaux
Au Sud-Soudan, les réfugiés et les rapatriés ne sont pas tous égaux. Sans citoyenneté soudanaise, les rapatriés sont obligés de rentrer «chez eux», au Sud, après des années vécues au Soudan. Bien habillés, propres, en possession de nombreux biens, ils arrivent dans des camps de transition comme celui de Renk. Là, leurs espoirs s’évanouissent : leurs bagages compliquent ou stoppent net leur retour dans leur région tribale.
D’autres arrivent dans le dénuement le plus total. La plupart de ces Soudanais ont traversé la frontière dans l’urgence, pour échapper aux combats. Certaines femmes arrivent dans des camps comme celui de Mabaan avec comme unique vêtement la chemise de nuit qu’elles portent sur elles. Mais contrairement aux réfugiés de Renk, les plus démunis de Mabaan semblent remplis d’espoir en un avenir meilleur.
C’est au cours d’une visite des projets de Medair qu’Anne Reitsema, chargée de programmes pour le Sud-Soudan, a été saisie par ce contraste. Elle a par exemple vu, étonnée, les «riches» être bloqués depuis deux ans dans le camp de transition de Renk, avec leurs vêtements et meubles. Face à ce désespoir, Mama Elisa, sage-femme de Medair, organise des groupes de santé pour les femmes afin de les aider à retrouver un peu de joie de vivre. De dix, le groupe est rapidement passé à une centaine de participantes. Ensemble, elles pleurent, rient et apprennent à se soutenir mutuellement.
Les déplacements de populations entre les deux Etats soudanais et dans le Sud contribuent à l’instabilité ambiante. Selon le HCR, le partage du Soudan et les conflits ont poussé au départ près d’un million de personnes l’an dernier.
Christian Willi
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juillet-août 2013
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