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Révision du code pénal: l’accueil mitigé d’un juge

Un meilleur outil mais un outil plus lent. C’est ainsi que Philippe Chérix, Président du Tribunal des mineurs du Canton du Valais, résume le nouveau code pénal, entré en vigueur le 1er janvier, concernant les mineurs. Le magistrat se félicite que le système reste avant tout éducatif. En effet,…
Joël Reymond

Un meilleur outil mais un outil plus lent. C’est ainsi que Philippe Chérix, Président du Tribunal des mineurs du Canton du Valais, résume le nouveau code pénal, entré en vigueur le 1er janvier, concernant les mineurs.
Le magistrat se félicite que le système reste avant tout éducatif. En effet, le système dualiste qui a été introduit permet d’ordonner à la fois avec des sanctions (amendes, privation de liberté) et des mesures éducatives (placement, assistance en milieu ouvert), là où hier, il fallait choisir entre les deux. «On peut ainsi continuer à éduquer ces mineurs, les redresser plus que les enfoncer, c’est très important dans l’esprit du droit», commente le magistrat. Par ailleurs, la durée d’incarcération maximum dès l’âge de quinze a été relevée d’un à quatre ans, une évolution qu’il dit adapté.
–CREDIT–
La nouvelle loi a été très généreux dans l’utilisation des concepts nouveaux, style maisons d’éducation. «Pour l’instant, c’est très théorique car de telles structures n’existent pas. Tout l’équipement est à créer», commente Philippe Chérix. «Ainsi, pendant encore trois ans, il nous faudra travailler avec les moyens du bord». Et de relever également les multiplication des contraintes imposées au juge?: avocat de la première heure, intervention d’autres avocats dans la procédure et obligation de mener une expertise psychologique avant un placement en maison d’éducation. «Il faudrait pouvoir agir le plus vite possible, notamment avec des assistants sociaux. Or on a clairement tiré le frein?: après la première incarcération en préventive, on peut attendre huit mois pour recevoir le rapport et la comparution peut avoir lieu neuf mois après le délit», explique Philippe Chérix.
«Il faudra voir à l’usage. Aujourd’hui, nous en sommes aux hypothèses», conclut le magistrat.
joël reymond

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2007


La pornographie en cause

La multiplication des crimes à caractère sexuel est l’un des aspects les plus saillants de la délinquance juvénile actuelle. Philippe Chérix ne cache pas l’inquiétude du monde judiciaire, qui rejoint ici celle de la population : le viol sordide de Rhäzuns (GR) en novembre est l’événement qui a le plus choqué l’opinion publique l’an dernier. Et ce n’était qu’un cas parmi d’autres. «C’est un problème de société. Et il est susceptible d’apparaître n’importe où, pas seulement dans les grandes agglomérations», estime le magistrat qui se montre modérément optimiste vis-à-vis d’une solution?: «Les politiques sont interpellés eux aussi. Il y a un tout un travail qui mérite d’être fait à ce niveau.» Pour Philippe Chérix, le phénomène est lié au mode des vie des Suisses?: «Il y a quinze ans, l’accès à la pornographie n’était pas si facile. Le romantisme avait encore un sens. Beaucoup de jeunes sont aujourd’hui laissés à eux-mêmes, sans contrôle, sans repère. La vision d’images chocs est délétère à leur âge, elle s’imprègne en eux de manière indélébile. Ils massacrent leur esprit et leur libido». Une réglementation plus ferme sur la pornographie est-elle souhaitable?? «C’est clair. Plus on en tolérera l’accès facile, plus on sera confronté à des affaires comme celle de Rhäzuns», conclut le Valaisan.

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