Relançons le débat

Christian Willi 19 Fév 2008

En février 1948, les premiers Juifs foulaient la terre du tout nouvel État d’Israël. Autant le dire d’emblée, il aurait été plus facile de ne pas publier ce hors-série sur les soixante ans de l’État d’Israël. En fait, la destinée du Peuple juif fait depuis longtemps partie des sujets de discussion qui occupent et divisent les chrétiens. Car le Peuple juif a un statut à part dans le plan divin. Par la bouche des prophètes, Dieu a montré à ce peuple la voie à suivre, assortissant ses directives de promesses généreuses.
Mais la direction surprenante prise, dans le Nouveau Testament, par l’Histoire sainte a conduit à des interprétations très différentes des prophéties de l’Ancien. Ces dernières prennent-elles un sens différent, à la lumière du Christ et de l’Évangile prêché jusqu’aux extrémités de la terre, de celui qu’elles avaient lorsqu’elles ont été prononcées et reçues pour la première fois ? Ou leur validité, pour ce peuple élu, dépasse-t-elle la première venue du Messie, sa mort, sa résurrection ? L’Ancien Testament doit-il être lu seulement comme livre d’histoire et de morale ?
Pour les lecteurs littéralistes de la Bible, la création de l’État d’Israël en 1948 est un accomplissement des prophéties. Mieux, elle sert de point de repère dans le calendrier divin pour l’accomplissement de l’histoire humaine.
Pour les amillénaristes, au contraire, depuis la venue sur terre de Jésus-Christ, le Peuple juif a perdu son statut particulier. Ce sont les chrétiens, peu importe leur arrière-plan ethnique et culturel, qui sont désormais porteurs de cet héritage.
Les soixante ans d’Israël ont donc incité la rédaction du Christianisme Aujourd’hui à relancer une réflexion qui mérite d’être poursuivie ; car l’histoire, celle qu’on écrit, est toujours le fruit de son époque. Nous espérons par ce hors-série, offert en plus de votre abonnement, enrichir votre réflexion et votre espérance.
Bonne lecture!

Christian Willi