Raphaël Cottin danse l’unité
C’est à deux pas du Forum des Halles que Raphäel Cottin esquisse son spectacle d’inspiration chrétienne, Matthieu 18,20. Depuis sa conversion chrétienne en 1999, celui qui danse pour Daniel Dobbels multiplie les collaborations prestigieuses (Atanassof, Piollet, Petibon). Ce sculptural jeune homme à la tignasse décolorée entend démontrer, dès janvier 2008, à travers une étonnante fresque chorégraphique, que l’unité, thème central de la spiritualité chrétienne, naît de la diversité humaine et constitue une «richesse à entretenir» plus qu’une finalité à atteindre. Portrait du «Phénomène Cottin», danseur contemporain et chrétien engagé.
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Figures libres
Lorsqu’il sort diplômé du Conservatoire de Paris en 1999, Raphaël Cottin vient d’être baptisé et fonde sa compagnie de danse. Dès 2001, ses premières chorégraphies chrétiennes voient le jour (Les corps du Christ et un Chemin de croix dansé). Il explique : «Mon rôle de chrétien doit être présent à mon métier de danseur et de pédagogue». Car Raphaël Cottin enseigne la méthode Piollet, novatrice en matière de compréhension du mouvement. Interpellé par le thème biblique de l’unité, il se questionne : comment unir, lorsque Dieu, dès la Création sépare les composants de l’univers ? C’est de cette problématique que découle sa proposition scénique : sensibiliser son public à la relation à l’Autre et illustrer ainsi le fameux «Que tous soient un» de l’Évangile de Jean. Matthieu 18,20 est dansé en trio et le spectacle dure quarante-cinq minutes. Entre arabesques et figures libres, Raphaël Cottin appuie son procédé créatif sur des précis de gestuelle élaborés et explique : «Je ne veux pas mimer la séparation présente sur terre mais visiter les éléments découlant de la Création tels la gravité, l’espace, les directions et les volumes. Cette exploration dimensionnelle est une expérience unique pour le spectateur qui fait partie intégrante de ma pièce.»
Le Christ, trait d’union
Désireux de rassembler, il se produit devant des personnes qui partagent ou non sa foi : «L’unité s’entretient comme une véritable culture. L’avancée des corps les uns vers les autres et le partage des gestes symbolisent les étapes conduisant à la présence du Christ révélé parmi nous.»
Raphaël Cottin veut susciter l’interrogation : «Je propose des pistes de réflexion. L’art contemporain engage l’Église dans des questions actuelles. Il établit un rapport insolite au monde. Je veux interpeller les gens sur la force de l’unité chrétienne». Mais il estime que sa foi peut devenir un champ d’exploration pour l’autre et, pourquoi pas, l’engager dans un cheminement spirituel. «Mon spectacle témoigne de la variété des relations tissées autour de la personne du Christ, véritable trait d’union entre les hommes.»
Céline Schmink
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Novembre 2007
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