Qui a encore le temps de lire aujourd’hui?
Y a-t-il un désamour pour la Bible? Les chiffres d’une enquête de l’institut Ipsos, commandée par la Fédération protestante de France, révélée début 2025, montrent le net recul de la lecture de la Bible chez les protestants. 34% des protestants interrogés affirmaient lire la Bible en 2010. Ils ne sont désormais plus que 20%. Cette baisse est particulièrement marquée chez les protestants non évangéliques, où seulement 11% déclarent une lecture hebdomadaire de la Bible contre 39% chez ceux se qualifiant évangéliques. Sans avoir de données aussi récentes pour la Suisse, on peut affirmer sans trop de risques que la tendance y est similaire.
La Bible aurait-elle perdu de sa pertinence? Où est-ce son format papier qui est anachronique à l’ère du smartphone greffé à la main et au scroll intempestif? Si son support importe peu – transmission orale, parchemin, avec ou sans enluminures, en gros caractères, sur écran ou même en audio –, c’est son message qui est essentiel. «Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras», est-il écrit dans Josué 1, 8. Oui, des promesses sont en lien avec cette proximité avec la Parole de Dieu et sa mise en pratique.
Plus qu’une méthode de développement personnel pour être heureux, et si la lecture de la Bible n’était pas plutôt vue et lue comme la correspondance avec un Dieu plein d’amour, le récit de ses actes, la description de son caractère juste, droit, patient? Un encouragement pour tous à lire et relire l’Ecriture, à garder «toutes ces choses», et les repasser «dans son coeur» (Luc 2, 19).
David Métreau
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mai 2025
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