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Quelle ironie!

La chronique mensuelle d'Hugues Not, qui jette un regard doux-amer sur le protestantisme et la société.
Hugues Not

De nombreux livres, enquêtes et reportages abordent aujourd’hui le problème des superordinateurs à qui l’on donne non seulement une intelligence artificielle, mais aussi le pouvoir décisionnel. Dans quinze ans, les machines pourront accomplir toutes les tâches humaines, y compris des activités de loisirs.
Moins anecdotique: les puissances du monde travaillent à des armements de plus en plus sophistiqués - et destructeurs - qui seront confiés à des machines capables de détecter toutes seules l’ennemi en fonction de critères qu’on fait avaler aux ordinateurs comme on gave les oies du Périgord. Cette mise au point de systèmes autonomes permettra à des armes redoutables de choisir et d’engager des cibles sans interventions humaines. Or, bien des analystes attestent que l’homme étant son pire prédateur - puisqu’il est capable d’empoisonner son air, son eau, sa terre et même son alimentation - il devient aussi la meilleure des cibles à abattre. Ainsi, les machines faites pour protéger leurs concepteurs pourront se retourner contre eux et remplir parfaitement leurs missions.
Tout cela ressemble à de la science-fiction apocalyptique. Pourtant, ce scénario catastrophe n’est rien d’autre qu’une espèce d’écho, voire de réplique d’un autre schéma déjà largement vécu et vérifié. C’est l’histoire de Dieu qui crée des êtres humains doués d’intelligence spirituelle et possesseurs d’une grande liberté. Avec le temps, les humains ont acquis une autonomie telle qu’ils se sont libérés de tout, y compris de leur créateur. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que sans ce créateur et les valeurs morales qu’il a données, la liberté et l’autonomie deviennent des tyrans meurtriers. Les machines se retournent contre leurs concepteurs comme les hommes se détournent de leur créateur.
Bilan de ces affranchissements: la double destruction de notre espèce, laquelle sera réduite à l’esclavage tout en ayant recherché sa liberté. On passe de l’intelligence au paradis artificiel. Quelle ironie!

Hugues Not

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui septembre 2015

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