Skip to content

«Priez pour la paix de Jérusalem»

Image d'illustration d'un raid israélien à Gaza
© iStock
En mai dernier, les affrontements entre Israël et le Hamas ont connu une violente intensité qui a préoccupé le monde entier. Ce conflit marque aussi la fin des années Netanyahou. Analyse.

Le 21 mai dernier entrait en vigueur le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas après onze jours de tirs croisés. Un conflit intervenu alors que le pays cherchait un gouvernement suite à sa quatrième élection législative depuis avril 2019. Avec trente députés du Likoud élus le 23 avril et sans allié pour obtenir soixante-et-un sièges, Benyamin Netanyahou n’a pas pu constituer une majorité dans le temps imparti.

Le 5 mai, le président Reuven Rivlin avait donné jusqu’au 2 juin au centriste Yaïr Lapid pour former un gouvernement. Son parti, Yesh Atid (dix-sept sièges) soutient l’idée d’un Etat palestinien. Il n’a pu trouver une majorité qu’au dernier moment, notamment avec le parti Yamina (sept sièges). Ce dernier est favorable aux implantations et son chef, Naftali Bennett, est devenu le 13 juin le 13e Premier ministre d’Israël. Cette complexité du système politique israélien explique notamment la politique sécuritaire de Benyamin Netanyahou.

Publicité

Profitant de cette instabilité, le Hamas a lancé des roquettes sur Israël le 10 mai, alors que le pays venait de célébrer la Journée de Jérusalem commémorant la réunification de la ville en 1967. Le 7 mai, 70 000 fidèles musulmans étaient réunis aux abords de la mosquée al-Aqsa et des pierres ont été jetées sur la police, qui a riposté avec des grenades assourdissantes. Le Hamas a accusé les Juifs de tenter de s’emparer du lieu. Cette affirmation fait écho à la décision d’un tribunal d’ordonner l’expulsion de familles palestiniennes du quartier Sheikh Jarrah de Jérusalem Est, à la demande de descendants des propriétaires d’avant la guerre de 1948.

Un pays divisé

Ce conflit a soulevé des tensions entre les citoyens juifs et arabes d’Israël. La ville de Lod, dans le centre du pays, est devenue le symbole de cette division, alors que les 20% d’Arabes vivaient jusque-là pacifiquement avec les Juifs. L’installation de Juifs très religieux dans les quartiers arabes de la ville a engendré une colère que le conflit initié par le Hamas a transformé en violences. Des Arabes ont attaqué des Juifs et des Juifs extrémistes ont attaqué des Arabes. A Lod, Haïfa et Nazareth principalement, dix synagogues et une centaine de maisons de Juifs ont été incendiées.

Benyamin Netanyahou n’a pas vu d’unité nationale autour de lui. Au sein-même du Likoud, il a été accusé d’utiliser «l’opération pour épuiser les jours accordés à Yaïr Lapid pour former un gouvernement, sans véritable plan». Fondée ou non, l’accusation révèle sa fragilité; quand bien même la responsabilité du Hamas dans l’origine de cet affrontement n’est pas niée, pas plus que son antisémitisme affiché dans sa charte qui refuse toute négociation avec les Juifs. Les chrétiens en Israël sont, eux aussi, partagés, mais souhaitent la paix. Le pasteur Danny Kopp, président de l’Alliance évangélique en Israël, a prêché aux fidèles juifs et arabes de son Eglise que «Jésus a constamment fait éclater sa bulle d’information», leur demandant de rester objectifs. Les Eglises arabes ont prié pour la protection des villes juives et arabes. De leur côté, les congrégations juives messianiques ont prié pour les deux
communautés.

_________________________________________________________

La Suisse choisit de rester neutre

«Le Hamas est une organisation terroriste que la Suisse n’a jamais ni désignée ni interdite comme telle. Ses motivations sont clairement extrémistes et antisémites.» Le 20 mai, dans une déclaration commune, les organisations religieuses juives de Suisse demandaient que le gouvernement helvétique désigne le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza comme organisation terroriste relevant de l’islamisme radical. Cette demande avait déjà été adressée par le conseiller national UDC Christian Imark en 2017. Une requête rejetée par la Suisse pour qui il est important de «parler à tous les acteurs» du conflit. Le Hamas figure cependant sur la liste officielle des organisations terroristes de l’Union européenne. En 2017, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait décidé de maintenir le mouvement islamiste sur cette liste. 
(DM)

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet- Août 2021

Thèmes liés:

Publicité