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Pour que les lieux sacrés gardent leur dynamisme

Parmi les institutions chrétiennes, certaines ont des bâtiments à vendre, louer ou céder, tandis que d’autres en recherchent. Et si un contact se créait entre elles?
David Métreau

Signes d’une transformation radicale du paysage religieux français, de la crise des vocations et de la sécularisation du pays, de nombreux monastères et couvents catholiques ferment ou diminuent leurs activités. Et les communautés peinent à trouver des repreneurs. La plupart de ces communautés souhaitent cependant que les lieux qui ont accueilli une vie religieuse et communautaire pendant des dizaines d’années voire des siècles soient habités par des projets qui ont du sens à leurs yeux: «Les projets portés par des protestants évangéliques seraient accueillis très favorablement dans ces lieux», affirme Tiphaine Malfait, consultante chez Karism Conseil, un cabinet de conseil au service des institutions chrétiennes.

Un pont entre l’offre et la demande

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Une dizaine de projets immobiliers initiés par des congrégations religieuses, des diocèses ou des associations d’inspiration chrétienne sont ainsi proposés par les Projets de Saint Joseph: une aile d’un couvent en Moselle, un monastère en Bretagne, ou une abbaye en Haute-Saône. «Certes, ces lieux sont actuellement catholiques, mais l’objectif est de conserver de tels lieux au service de l’Evangile. Et la confession chrétienne est secondaire par rapport à cet enjeu», précise Tiphaine Malfait.

Toutes ces communautés sont confrontées à un double enjeu: elles disposent de sites immobiliers ne correspondant plus à leurs besoins et subissent une diminution de leurs forces vives pour piloter directement de nouvelles œuvres sur ces lieux. Karism Conseil sert ainsi d’intermédiaire et de facilitateur entre les différents acteurs. François-Xavier Choutet, son directeur et accompagnateur des Projets de Saint Joseph voit son rôle comme un pont entre les congrégations qui ont de l’immobilier mais qui n’ont plus de dynamique et d’autres mouvements qui ont à l’inverse le dynamisme mais pas d’immobilier. «Nous souhaitons assurer la pérennité d’une œuvre au service de l’Evangile.»

Cet ancien cadre dans le secteur privé se met à l’écoute des communautés religieuses qui souhaitent céder, louer ou prêter tout ou une partie de leur patrimoine immobilier. Certaines veulent que leurs bâtiments servent pour des actions sociales, d’autres pour de l’hébergement, d’autres pour des personnes âgées, d’autres pour une dimension artistique, culturelle ou environnementale.

L’évangile en priorité

«Dans le cas du couvent de Saint-Jean-de-Bassel (photo) en Moselle, on veut absolument que ce lieu-là reste un lieu sacré. Mais sur le reste du bâtiment, la communauté souhaite accueillir des projets ouverts sur le social, le vivre-ensemble, l’évangélisation, etc.», décrit François-Xavier Choutet. Les projets s’inscrivent sur le long terme. Pas question cependant de faire la fine bouche. «Nous devons être pragmatiques et privilégier l’annonce de l’Evangile, et être ouverts à d’autres confessions plutôt que de se transformer en centre commercial.» Et cela même si les protestants sont en général moins sensibles - voire pas du tout - à la dimension «sacrée» d’un bâtiment.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Septembre 2022

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