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Nous sommes tous Tibétains

Publicité Lors de la Deuxième Guerre mondiale, les pays nordiques ont été occupés par l’Allemagne nazie. Le roi de Norvège, mais aussi la reine des Pays-Bas se sont volontairement exilés. Le vieux roi du Danemark, Christian X (dix) a décidé, pour sa part, de rester à Copenhague. Lorsque les…
Hugues Not

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Lors de la Deuxième Guerre mondiale, les pays nordiques ont été occupés par l’Allemagne nazie. Le roi de Norvège, mais aussi la reine des Pays-Bas se sont volontairement exilés. Le vieux roi du Danemark, Christian X (dix) a décidé, pour sa part, de rester à Copenhague. Lorsque les mesures antisémites ont été décidées par le gouvernement du Reich, Christian X a catégoriquement refusé de les faire appliquer. Plus que cela, il s’est mis à porter luimême
l’étoile jaune. Les détails de cet acte divisent les historiens. Retenons que, malgré son âge (il avait presque 70 ans et régnait depuis 1912),
Christian X traversait sa capitale chaque jour à cheval, saluant ainsi ses concitoyens.
La population n’a pas manqué de le remarquer et a décidé de l’imiter. Cet acte courageux a fait de lui le roi le plus populaire de toute la monarchie historique du Danemark.
–CREDIT–
Avec beaucoup moins de risques pour leurs vies et plus d’écho médiatique,
certains se sont inspirés de ce type de démarquage et d’identification. Ainsi, en Mai 68, Daniel Cohn-Bendit pouvait dire : «Nous sommes tous des Juifs allemands».
Après le 11 septembre 2001, Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, pouvait publier : «Nous sommes tous Américains». Après la bêtise banderollée au stade de France, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue
de football professionnel, pouvait y aller de son : «Nous sommes tous des Ch’tis».
Prendre position, pointer une injustice, oser un «J’accuse», voilà qui peut
rassurer sur la capacité à réagir face à l’irrecevable, tandis que les moutons de Panurge se mondialisent et se fondent dans l’indifférence et l’égoïsme généralisés.
Que fera le président français, lui qui représentera aussi l’Europe à Pékin ? Nul ne le sait encore ! Il faut cependant se souvenir que le 6 juillet 2000, l’Europe s’était engagée pour le Tibet. Lequel des grands dirigeants osera un «Ich bin ein Tibétain » ?
Et moi, que puis-je faire ? Je n’ai pas assez de place, sur ma poitrine, pour mettre une étoile jaune, une cocarde rouge de Sidaction, un brin de muguet pour le bonheur, une tulipe contre le cancer, le pin’s pour les Restos du
coeur, l’emblème contre la faim dans le monde, le symbole de la lutte contre
la pauvreté, etc. Pourtant, je voudrais tellement rappeler que nous sommes tous des enfants de la terre et pas seulement des Juifs, des Noirs, des Tibétains, des Américains, des pauvres, des exclus, etc.
Pour oser être homme solidaire des hommes, pour défendre l’amour du
prochain et de quiconque, c’est autour du cou que je manifeste mon combat et mon espérance pour un monde vraiment meilleur : je porte la croix du Christ.
Hugues Not

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mai 2008

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