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«Non, je ne regrette rien», Edith Piaf

Edith Piaf - Non, je ne regrette rien
© DR
Ces hits entrés dans l'histoire. Dans sa chronique mensuelle Jonathan Hanley revient sur «Non, je ne regrette rien», la chanson culte d'Edith Piaf.
Jonathan Hanley

Cette chanson pleine de bravade figure parmi les plus connues d’Edith Piaf. Elle résonne dans le cœur des gens comme un défi lancé à la figure du destin. (Toutefois, sortie en 1960, en pleine guerre d’Algérie, elle a laissé un souvenir mitigé chez certains en raison de son adoption par les troupes rétives à l’indépendance du pays et rebelles au général De Gaulle.)

Se tenir la tête haute en clamant qu’on ne regrette rien de sa vie passée est une aspiration profonde de l’âme humaine. Alors que la honte et l’amertume taraudent tellement de personnes, ce texte chanté par Edith Piaf offre une sorte de pansement à cette blessure. Bien sûr, le génie de la chanson, au-delà de la mélodie, se trouve dans sa chute, où l’auditeur se rend compte qu’il s’agit moins d’une méditation sur le destin que d’une déclaration adressée à un amoureux; «Je ne regrette rien… car ma vie, car mes joies, aujourd’hui, ça commence avec toi.»

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Les connotations spirituelles sont évidentes

Une incertitude demeure. Quand Piaf chante «Je ne regrette rien, ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal», on se demande si elle parle uniquement du mal subi, ou si elle pense aussi à ses erreurs et au mal qu’elle aurait fait subir à d’autres. Les connotations spirituelles sont évidentes. Résoudre le problème du mal commis ou subi est une des dynamiques profondes de la foi.

En ce qui concerne le mal commis, le sentiment de culpabilité, longtemps considéré comme un symptôme regrettable de notre héritage judéo-chrétien, serait plutôt un moteur qui peut pousser l’individu dans la bonne direction. Bien sûr, il faut qu’elle soit bien gérée, et le pardon proposé par le Christ est la solution biblique à ce problème. Quant au mal subi, il ne conduit pas nécessairement à l’amertume si nous comprenons à quel point la grâce de Dieu nous comble et compense de manière éternelle les souffrances temporelles.

Repartir «à zéro»

Même la fin, qui fait de cette chanson une déclaration d’amour, résonne comme un écho de l’expérience spirituelle de la conversion - un événement que beaucoup voient comme un moment unique de la vie. Elle permettrait à l’individu de repartir «à zéro», comme chantait Edith Piaf. Ça reste un rêve que beaucoup de nos contemporains souhaiteraient ardemment: une rencontre qui balaie le passé avec ses erreurs et ses souffrances. Edith Piaf pensait à un amoureux. Le chrétien pense à Jésus-Christ.

Paroles

Artiste: Edith Piaf

Titre: Non, je ne regrette rien

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal
Tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C’est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé

Avec mes souvenirs
J’ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n’ai plus besoin d’eux
Balayé les amours
Avec leurs trémolos
Balayé pour toujours
Je repars à zéro

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal
Tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Car ma vie
Car mes joies
Aujourd’hui
Ça commence avec toi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2021

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