«Noël Blanc» est une de ces chansons de Noël qui effacent toute référence à la religion. Alors que même «Petit papa Noël» mentionne un enfant qui prie et des cloches qui résonnent, «Noël Blanc» laïcise cette fête jusqu’au bout.

La version française est une adaptation de l’original écrit par Irving Berlin, le célébrissime «White Christmas». Si le texte français n’en est pas une traduction, il retient assez fidèlement son esprit par l’évocation de la chaleur d’un foyer familial dans la 2e strophe: «Quand j’entends sonner au ciel l’heure où le bon vieillard descend, je revois tes yeux clairs, maman» et surtout par l’appel aux souvenirs d’enfance: «Quand j’entends chanter Noël, Noël, j’aime à revoir mes joies d’enfants. Le sapin scintillant, la neige d’argent, et je songe à d’autres Noëls blancs.»

Cette chanson résume admirablement bien cet aspect de la saison des fêtes: la nostalgie du temps où les lumières de Noël nous éblouissaient, où l’anticipation des cadeaux baignait toute la saison d’une aura presque magique, où l’on était trop jeune peut-être pour comprendre que les relations humaines, particulièrement familiales, peuvent être compliquées.

Devenus adultes, nous sommes habités par la nostalgie d’une époque où les personnes que nous aimions se trouvaient là pour fêter Noël avec nous. Par un sentiment de manque qui est surtout dû à l’absence de celles et ceux qui donnaient du sens à Noël. Ce n’est pas un hasard si le succès de «Noël Blanc» date de la Seconde Guerre mondiale, alors que des populations entières passaient Noël sans leurs bien-aimés.

Et si l’une des raisons pour lesquelles beaucoup d’églises ont tendance à se remplir en cette saison, c’était justement la nostalgie d’un temps où Dieu devenu homme a marché parmi nous? Heureusement, Noël est aussi teinté de l’espérance des retrouvailles avec celui dont nous fêtons la naissance. Mais ça, c’est une autre histoire…

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Décembre 2023

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