«Ne nous excusons pas de témoigner de notre foi»
Le président du CNEF Etienne Lhermenault n’a pas mâché ses mots en évoquant l’usage détourné de la laïcité. «Qui nous fera croire que la sagesse est tout entière du côté des athées et des agnostiques et que les religions et leurs adhérents ont l’exclusivité de la folie ? Que je sache, les régimes officiellement athées des 20e et 21e siècles n’ont pas grand-chose à envier aux islamistes en termes de sang versé pour défendre leurs idées !», a lancé le pasteur baptiste.
Les évangéliques, a-t-il indiqué, ne veulent pas d’une liberté d’expression qui n’est en réalité qu’une «liberté d’agresser, de salir, de mépriser et de trahir». Ils lui préfèrent celle qui permet de débattre, d’accueillir et de chercher à comprendre. Cela dit, même si la laïcité était bien appliquée et défendue, «elle resterait une valeur seconde» par rapport à l’ordre de mission du Christ «d’aller de par le monde et de faire de toutes les nations des disciples».
Etienne Lhermenault a relevé trois défis pour un protestantisme évangélique qui, à ses yeux, capitule trop vite. Face à l’usage disqualifiant du terme «prosélytisme» premièrement : «Nous n’avons pas à nous excuser de témoigner de notre foi, y compris sur la place publique». Face au fossé grandissant entre la moralité individuelle ambiante et l’exigence biblique, le président du CNEF a mis en garde contre un discours conciliant : «Il n’y a pas, à ce que je sache, de manière plaisante de parler de péché». Pour lui, y renoncer, c’est ajouter à la confusion ambiante. Enfin, il a répondu à ceux qui reprochent aux chrétiens de mener une action sociale en y ajoutant le témoignage : «Nous devons rappeler aux autorités que nos actions ne sont pas motivées d’abord par un idéal humaniste, mais par une foi vivante.»
Christian Willi
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – mars 2015
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