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Morale ou intérêt, qui décide? (édito)

Retrouvez notre édito de février 2012, inspiré par l'affaire Philipp Hildebrand
Christian Willi

La Suisse aurait-elle dû retenir le président de sa banque centrale? Loué pour ses compétences et son réseau international en période d’instabilité économique, Philipp
Hildebrand a cédé aux pressions d’un parti politique et d’un hebdomadaire zurichois. Ce dernier avait révélé une affaire de délit d’initié sur le marché des devises, dont son épouse avait été à l’origine.
Il s’en est fallu de peu pour que les compétences du banquier et l’intérêt de la BNS pèsent plus lourd que l’exigence morale. Car, disait-on, les péripéties du grand argentier sont minimes, face aux écarts moraux des grands de ce monde: abus de pouvoir, affaires de corruptions politico-financières, écarts de mœurs, etc. Le 9 janvier, il démissionnait toutefois de ses fonctions.
Faut-il se réjouir que la société ne laisse «plus rien» passer à ses élites? Il n’est pas risqué d’affirmer que les populations saluent, sans doute, le relèvement des exigences morales des grands de ce monde. Ne serait-ce que parce que le citoyen, lui, n’échappe pas aux sanctions pour ses propres écarts, souvent de moindre importance.
Dans cette édition, la rédaction a choisi de se pencher sur notre compréhension du péché (lire en page 32). Un thème a priori impopulaire, à l’heure du relativisme «absolu». La réflexion de nos interlocuteurs, une psychologue et un théologien, met justement en évidence la disparition d’une moralité universelle. Nous vivons à une époque où chacun est tenté de définir pour lui-même le bien et le mal, relèvent-ils en chœur.
Personne n’aime se faire «remontrer les bretelles», surtout si c’est pour que l’on mette en évidence ses contradictions. Et pourtant, cette réflexion stimulante est la bienvenue. Elle nous permet de faire un peu d’ordre entre intérêts et morale, entre bien et mal en fin de compte.

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