Mon témoignage en 2’
Je m’appelle Serge Buzzacaro. En 1993, je participe à la création de l’association Siloé pour l’aide aux malades alcooliques et toxicomanes à Champagnole.
En 1939, je nais dans une famille où règnent les colères alcoolisées et violentes de mon père. A onze ans, une poliomyélite rend mon bras droit inutilisable. Peu porté sur l’école, je me forme au métier de soudeur. A l’âge de vingt ans, je quitte la Normandie et travaille sur divers chantiers en Belgique. On me confie même des postes à responsabilité. Mais mes revenus passent dans l’alcool, la débauche et la violence, comme je le raconte dans mon livre Qui a bu, croira! (autoédition).
Un jour, je me rends au cirque. Un spectateur me «gonfle» en me parlant entre chaque numéro de la Croix Bleue, une association d’aide aux alcooliques. J’accepte pourtant son invitation à leur réunion. Et là, ne me considérant pas comme un ivrogne, je m’engage à m’abstenir d’alcool pendant une semaine. Face aux copains moqueurs, seul mon orgueil me permet de surmonter les symptômes de manque dès l’heure qui suit ma décision…
Intrigué par mes nouveaux amis, je me procure une Bible. Un soir, je l’ouvre à l’aveuglette et y lis: «Il y a un temps pour tout…» (Ecc. 3, 1-8). A ce moment, je sais que pour moi, c’est le temps de la paix du cœur, le temps de me repentir de mes méfaits. Je capitule: «Seigneur, je veux t’obéir.»
Je m’engage auprès de jeunes drogués, à Montauban puis à Brest. J’arrive à Doye en 1980. J’en serai élu maire de 2001 à 2014. Pour la Coupe du monde 1998, le prêtre de Nozeroy m’autorise à installer une exposition biblique dans son église et elle s’y trouve encore. Grâce à lui, j’anime une émission chrétienne sur les ondes. Ce matériel me permet d’ailleurs d’enregistrer les conférences de l’évangéliste Fernand Legrand. Aujourd’hui encore, ma priorité est de mettre les hommes en contact avec Jésus. Ma seule certitude? Ce qu’il a fait pour moi, il peut le faire pour tous.
