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«Mon Amour», Naâman: ces hits qui font l’actu

© Naâman / Facebook
Décédé le 7 février, l'artiste Naâman a fait pleurer la toile avec un titre d'adieu dans ses derniers jours. L'amour qu'il chantait était-il aussi biblique que son nom de scène?
Matthieu Schmidt

Figure de proue du reggae français contemporain, le chanteur Naâman est décédé des suites d’une tumeur cérébrale le 7 février, à l’âge de trente-quatre ans. Quoique discret sur sa foi personnelle, Martin Mussard avait tout de même choisi un pseudonyme bien biblique comme nom de scène: Naaman, le général syrien atteint de lèpre et guéri après s’être humblement plongé sept fois dans le Jourdain (2 Rois 5). Interviewé par Le Monde en 2013, il explique être tombé dans le reggae comme ce personnage biblique: «Ça m’a donné confiance en moi. Etant croyant, ce fut aussi un engagement dans un courant spirituel très fort, en plus de la pratique d’une musique très revendicative.»

Pas de paroles «évangélisatrices» à proprement parler, cependant, dans les textes d’un Naâman qui, s’il s’est tenu à l’écart du cliché du rasta blanc dans son style capillaire et vestimentaire, reprend la majeure partie des codes du reggae dans ses chansons. Une vision universaliste de l’amour, franchement engagée, qui devrait nous parler, à nous chrétiens qui désirons nous éloigner de «Babylone», pour reprendre l’un des thèmes majeurs du style musical.

Parce qu’au-delà de l’éthique sexuelle débridée et de la fumée des joints, on retrouve cette sorte d’aspiration divine vers l’amour et la paix entre les peuples. Son dernier titre, «Mon Amour», composé au cœur de la maladie, est une ode à l’amour dans le deuil: «Nos vies sont comme l’eau / Elle danse avec nous et s’évapore / Je t’aime et je t’aimerai encore.» Dans une belle chanson – sur un rythme sans contre-temps – qui explore la métaphore de l’eau, on décèle également l’aspiration à la vie après la mort: «L’espoir nous prend et nous enivre / Nous dit: la vie ne meurt que dans les livres.»

Ses titres, engagés pour les droits humains, l’amour de l’autre et l’espérance d’un monde meilleur continuent de toucher un large public, qui lui rend hommage. Sur YouTube, un internaute commente: «(…) Le monde perd un homme merveilleux. (…) Un homme qui vous donne envie d’être bon, positif et bienveillant.» A nous aussi, alors, de «poursuivre la justice, la foi, l’amour, la paix» (2 Tim. 2, 22). 

Matthieu Schmidt

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ERRATUM: Naaman n’est pas «prophète» comme l’article le présentait partiellement. La rédaction s’excuse pour cette erreur d’inattention.

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