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Migrants: pour éviter des drames ici et là-bas

© Getty Images
Tour d’horizon d’initiatives servant à porter secours et prendre soin de ceux qui ont été poussés à fuir.
David Nadaud

Au mois de juin dernier, un bateau de migrants faisait naufrage au large des côtes grecques avec 750 personnes à son bord, suscitant de vives réactions sur tous les réseaux et médias en Europe.

Pays de passage aussi en crise

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Pour nombre de réfugiés, la Turquie est le point de passage vers la Grèce, puis vers d’autres pays d’Europe pour certains. Mais la Turquie a surtout un accord financier signé en 2016 avec l’Union européenne pour garder le maximum de réfugiés sur son territoire. 
C’est sur ce terrain de mission gigantesque qu’œuvre le père François Yacan: «Nous intervenons dans trente-neuf villes turques. Nous visitons aussi les malades et les prisons où croupissent des chrétiens, coupables de délits mineurs, comme celui de travailler au noir», a-t-il confié au média Cath.ch en octobre 2022.

En Grèce, où la situation devient de plus en plus délicate, la crise économique entraîne la disparition des programmes de soutiens gouvernementaux. «Les projets et les organisations travaillant avec les réfugiés ferment les uns après les autres, ce qui conduit les gens au désespoir et les pousse à quitter le pays au plus vite», relayait fin juillet l’organisation Christian Aid Mission sur son site internet.

Encouragement mutuel

Les lieux de transition, il y en a tout le long du parcours, comme à Calais, dans le nord de la France. Brigitte explique: «L’objectif des migrants est de passer en Angleterre, c’est la dernière étape. Il ne leur reste que trente kilomètres, mais ils n’y arrivent pas.» Avec son mari Olivier, ils prennent soin, depuis plus de dix ans, de ceux qui sont bloqués à Calais. Surnommés «Mom and Dad» (maman et papa) par les migrants eux-mêmes, ils œuvrent aujourd’hui dans le cadre du Secours protestant: «Nous essayons de répondre à leurs besoins pour qu’ils soient dans la paix. Nous avons un lien fort avec eux, car cela fait longtemps que nous les connaissons.» Ils ajoutent: «Ils nous apprennent la patience et la persévérance, à ne pas nous inquiéter du lendemain et à être joyeux: quand nous venons ici, ils nous encouragent et nous remontent le moral!»

L’accueil comme cadeau de mariage

En Suisse, Bernard témoigne de son engagement: «Il y a quarante-quatre ans, mon épouse et moi-même avons souhaité ne pas recevoir de cadeaux de mariage et privilégier des dons afin d’accueillir des migrants et les aider à s’intégrer. Depuis, nous n’avons jamais cessé de consacrer une partie de nos loisirs à l’accueil de migrants et à la défense de leurs droits. Cela nous a parfois amenés à en cacher ou à faciliter le passage de frontières.» Des actions qui auraient pu les conduire devant la justice suisse, comme récemment le pasteur Norbert Valley, accusé d’avoir hébergé un requérant d’asile débouté.

Une maison pour ceux qui n’en ont pas

A Paris, les migrants accueillis par l’association AtHOME témoignent de l’exclusion qu’ils vivent. Yacine, Soudanais, confie aux bénévoles: «Je suis en France depuis neuf mois, vous êtes les seuls Français que je connaisse.» Murtada, du Koweit, renchérit: «AtHOME est l’un des plus beaux cadeaux de Dieu et l’un des plus précieux pour moi: c’est la maison de ceux qui n’ont pas de maison, et sans eux, je suis un étranger.»

Les migrants ont vocation à s’installer un jour quelque part et à faire partie d’une nouvelle communauté. Cette année, l’Entraide protestante suisse a fêté les dix ans de son opération des «Nouveaux Jardins» qui vise à inclure socialement les personnes migrantes grâce à des jardins gérés avec des habitants du quartier. «Avoir ce jardin, c’est très important pour nous. Comme nous n’avons plus notre pays, ce petit lopin de terre nous fait du bien», confie l’un des bénéficiaires de cette initiative.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Septembre 2023

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