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Martin Scorsese: Filmer la passion, Aurélien Clappe, éd. Empreinte

Une nouvelle biographie du réalisateur italo-américain dévoile sa spiritualité.
Esther Laurent

«Le jeune Martin éprouve en effet une fascination pour la crucifixion»: c’est ainsi qu’Aurélien Clappe, professeur documentaliste, décrit le jeune réalisateur dans sa biographie Martin Scorsese: Filmer la passion (éd. Empreinte). Le réalisateur newyorkais, qui n’a alors qu’une dizaine d’années, montre déjà un intérêt marqué – et qui ne l’a jamais quitté – pour la foi chrétienne.

Aurélien Clappe souligne l’influence majeure de la religion sur l’art de Martin Scorcese. Chaque œuvre tournée par le réalisateur est imprégnée de références aux évangiles, au Christ, à ses souffrances et à sa crucifixion. Ainsi, quelques années après avoir terminé ses études de cinéma, il signe son deuxième long métrage, «Boxcar Bertha», un film rempli de citations bibliques et d’allusions religieuses. La mise en scène finale d’une crucifixion surligne l’intention du réalisateur de jouer avec un parallélisme symbolique. Aurélien Clappe démontre avec brio que l’enfance difficile du réalisateur se traduit dans son goût pour la violence, mais également dans son authenticité tout au long de sa carrière.

Qui n’a jamais rêvé de rentrer dans la tête de son réalisateur de cinéma préféré? C’est ce que permet l’auteur au travers de cette biographie. On y découvre un Martin Scorsese en recherche d’inspiration et d’une vérité transcendante, pour la transmettre à l’écran. Notons néanmoins que l’admiration non dissimulée de l’auteur envers le cinéaste laisse peu de place à une critique objective de son œuvre. En effet, son art a été décrié à de nombreuses reprises, par exemple lors de la sortie du film «La dernière tentation du Christ»: Jésus y est dépeint comme un homme pécheur cédant à son désir charnel.

Face à ces avis négatifs, Aurélien Clappe déplore un manque d’ouverture d’esprit au «pays des Lumières». La France, selon lui, n’aurait pas su accueillir une œuvre touchant de près à la religion. Ce sont pourtant des critiques pertinentes, auxquelles l’auteur aurait pu concéder plus de crédit. En effet, il est légitime de se demander si la volonté de présenter sa vision personnelle du Christ est une raison suffisante pour flirter avec le blasphème. Mais comme le souligne bien l’auteur à la fin de l’ouvrage: «On ne filme bien que ce que l’on connaît, paraît-il.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2023

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