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L’unanimisme sur la fin de vie questionne les chrétiens

© Istockphoto
Poussé par les sondages, le candidat Emmanuel Macron propose une convention citoyenne sur la fin de vie pour «avancer» sur la légalisation de l’euthanasie après la présidentielle.
Celia Evenson

En effet, «75% des Français déclarent souhaiter que la légalisation de l’aide active à mourir figure dans le programme des candidats à l’élection présidentielle. 94% des Français approuvent le recours à l’euthanasie», selon l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui a commandé cette enquête IFOP de février 2022. Face à cet unanimisme, les chrétiens ont-ils encore un rôle à jouer? Franck Meyer, président du Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH), dénonce une manipulation de l’ADMD. La question porte sur le cas hypothétique de personnes souffrant de maladies insupportables et incurables. Or les soins palliatifs existent pour enlever le caractère insupportable de la douleur. Toutefois, les Français sont peu informés à ce sujet.

Pour sa part, Luc Olekhnovitch, pasteur et auteur d’ouvrages sur la fin de vie, relativise la pertinence de ces chiffres. «Ce sont les biens-portants qui répondent aux sondages! Les soignants constatent, eux, que les demandes d’aide active à mourir sont très rares et cessent quand la souffrance est prise en compte et soulagée.»

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Amener l’espérance

Selon Franck Meyer, il n’est pas trop tard pour peser dans le débat, qui revient à choisir une culture de mort ou de vie. Le maire de Sotteville-sous-le-Val encourage les chrétiens à s’engager dans les associations pour leur donner du poids face à l’ADMD. Celle-ci compte comme adhérents toute personne signant sa déclaration anticipée pro-euthanasie, sans être informée des alternatives.

D’après Luc Olekhnovitch, la demande d’euthanasie est une conséquence logique de l’athéisme de notre société. Selon le pasteur, «un monde qui tourne le dos à Dieu le créateur ne peut que vivre dans la peur. Moins on fait confiance à Dieu et plus on veut contrôler sa vie et sa mort, ce qui est impossible donc plus on angoisse!» Les chrétiens ont une espérance vivante à partager.

Ils sont aussi appelés à entourer les souffrants, au lieu de s’en détourner. Franck Meyer, qui a accompagné plusieurs personnes en fin de vie, témoigne: «Je ne sais pas évaluer la souffrance de l’autre. Mais si on regarde la personne avec les yeux de la foi, on peut discerner une lumière.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mai 2022

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