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Les élections dépassent le pré carré évangélique

© Istockphoto
En temps de crise, les élections révèlent des enjeux cruciaux et les chrétiens sont aussi concernés.
David Métreau

Rendez-vous majeur de la politique française, le débat de la campagne d’élection présidentielle semble confisqué entre la suite (et fin?) du covid et surtout la guerre en Ukraine. Les candidats peinent à entrer en campagne et Emmanuel Macron, président sortant, a attendu le dernier moment pour officialiser sa candidature qui était un secret de polichinelle. Tout le monde savait qu’il allait se présenter mais tant qu’il ne l’avait pas affirmé, son temps de parole ne pouvait être décompté. Un stratagème utilisé par le candidat Eric Zemmour il y a quelques mois. Cette stratégie n’est pas non plus sans évoquer la guerre qui ne dit pas son nom entre l’Union européenne et la Russie. Comme si le premier qui utilisait ce mot avait perdu - comme au jeu du ni oui ni non - alors que les conséquences de cette guerre, au moins commerciale, sont déjà là. Les automobilistes savent de quoi je parle.

Au-delà de la politique politicienne, cette élection est un défi multiple pour les évangéliques, qui ont atteint ces dernières années une masse critique de près d’un million d’habitants (pas tous électeurs). Ont-il à l’instar des évangéliques suisses atteint une certaine maturité politique qui permet de s’intéresser à la chose publique et de voir un engagement citoyen comme un service rendu aux hommes, une adoration rendue à Dieu? Y a-t-il un vote évangélique, des sujets d’intérêts partagés, au-delà de la foi en Jésus? Tel est l’enjeu de ce dossier qui propose un bref aperçu des propositions des candidats à l’aune des intérêts majeurs des évangéliques.

Même si d’habitude la politique - qui plus est française - ne vous intéresse pas, prêtez tout de même attention à cette actualité. Les enjeux sont cruciaux et dépassent même les quelques thèmes du pré carré évangélique que sont la lutte contre l’avortement, la promotion de la famille «traditionnelle» ou la liberté religieuse. Dans les mois qui viennent, il sera beaucoup question d’indépendance énergétique, d’autonomie alimentaire, de budget de défense, d’accueil des réfugiés et de la pérennité d’un modèle démocratique face aux crises. Autant de sujets pour lesquels les chrétiens peuvent s’engager.

Pour l’élection, l’actualité bouleverse la donne. Le débat ne se fait plus uniquement sur un clivage progressistes/conservateurs qui avait déjà remplacé le traditionnel droite/gauche mais aussi sur le clivage souverainistes/mondialistes, pacifistes/va-t-en guerre, social/libéral. En temps de crise, les options prises sont d’autant plus importantes qu’il n’est pas uniquement question de points de croissance mais de sécurité alimentaire ou de famine; d’escalade vers la guerre ou d’accords de paix.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Avril 2022

Dossier: Présidentielles 2022
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