Les Dix commandements nouveaux sont arrivés… avec quelles conséquences?
Longtemps, très longtemps même, les Dix commandements ont servi de repères moraux aux sociétés marquées par le judéo-christianisme. Référence pour l’évolution des pratiques et des lois communes; boussole pour trancher entre le bien et le mal dans les consciences. Incontestée bien au-delà des cercles de croyants, cette réalité est-elle encore de mise en ce début de 21e siècle? Rien n’est moins sûr, même si la société semble avoir «jeté le bébé» en gardant une partie «de l’eau de son bain»! En effet, toutes les injonctions rapportées par Moïse du Sinaï n’ont pas été écartées.
Mais à quoi pourrait ressembler une nouvelle version des Dix commandements, élaborée par une génération qui rejette, de façon croissante, l’existence de Dieu? Avec l’aide de penseurs aussi bien chrétiens qu’athées, la rédaction a essayé d’imaginer ce que contiendrait une telle version «moderne» des Dix commandements (lire notre article «Les Dix commandements 2.0»), révélatrice des valeurs actuelles. Même si les commandements retenus peuvent faire débat, ils reflètent une constante: en «l’absence de Dieu», l’homme est l’ultime mesure de tout et donc aussi de lui-même, comme l’affirme le philosophe Luc Ferry dans L’Homme-Dieu (éd. Grasset). Ses aspirations, ses intérêts, ses craintes constituent désormais sa boussole au gré des carrefours, des choix et des épreuves que lui réserve l’existence. Exit donc une référence immuable. Les repères actuels sont mouvants, évolutifs et surtout personnels. Non sans conséquence, pour Luc Ferry: «Qu’il s’agisse de fonder des principes de nos actions sur la considération de nos intérêts ou sur la raison et la liberté humaine, la loi morale se voit à son tour coupée de la religion, du moins dans ses fondations.»
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