L’Enfer, Stromae
Il est encore tôt pour savoir si «L’Enfer» de Stromae sera réellement un tube, mais le chanteur belge a «fait le buzz» en janvier en chantant ce morceau en réponse directe à une question posée par l’animatrice du journal télévisé de 20 h sur TF1. Pendant plusieurs années, Stromae est resté à l’écart du public en raison de problèmes de santé mentale. C’est le thème de cette chanson, dans laquelle il évoque sa solitude, son sentiment de culpabilité et ses difficultés à se débarrasser des voix confuses dans sa tête qui lui font «vivre un enfer». Il commence par chercher à se réconforter avec l’idée qu’il n’est pas le seul à souffrir de la solitude. «Tout ce à quoi j’ai déjà pensé, plein d’autres y ont déjà pensé. Mais malgré tout je me sens tout seul.» Piètre consolation pour celui qui n’arrive pas à éteindre la «chaîne culpabilité» de sa télé intérieure. Dans le refrain, il annonce la couleur: «J’ai parfois eu des pensées suicidaires, et j’en suis peu fier». En s’exprimant avec une telle franchise, Stromae rejoint les rangs des artistes «honnêtes» osant se montrer vulnérables. Il ne cherche pas à passer la pommade des réponses faciles et superficielles à des problèmes psychiques profonds. Pas question de se réfugier dans l’esquive. En tant qu’auditeurs, nous aimerions que les interrogations honnêtes de «L’Enfer» trouvent des réponses, mais personne n’est dupe: une chansonnette ne sera jamais une solution pour des problèmes aussi profonds.
En tant que chrétiens, nous savons que ces questions sont de nature spirituelle. Pour guérir, il ne suffit pas de répéter des versets bibliques ou de chanter des chants de louange. De nombreux chrétiens sont touchés par de profondes souffrances psychiques et des pensées suicidaires. L’approche «y a qu’à» de frères et sœurs bien-pensants ne fait qu’aggraver leur sentiment de culpabilité. Toutefois, n’oublions pas que le Dieu que nous suivons a vaincu la mort, a promis de ne jamais nous laisser seuls et propose de venir habiter en nous si nous le voulons.
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