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Leçon comptable de cinéma

Les films à consonnance chrétienne seraient les plus lucratifs
Joël Reymond

MovieGuide est un magazine comme seuls les Américains savent les faire. Une vingtaine de films hollywoodiens sont disséqués chaque mois, avec une approche toute puritaine
(les atteintes aux bonnes moeurs sont scrupuleusement listées). Outre ce détail piquant, MovieGuide (qui comprend
en fait un large panel de ressources et d’activités de sensibilisation) a une réputation solide, quoique réactionnaire et des contributeurs informés.L’an dernier, après une étude de neuf ans et chiffres à l’appui, MovieGuide démontrait que les films avec une perspective chrétienne forte à très forte sont plus rentables que les films décadents et/ou ultraviolents. Entre deux et six fois plus rentables. Depuis 1998, ces films clean ont rapporté en moyenne annuelle au moins 30 millions de dollars par film et au maximum 106 millions (l’année de La Passion du Christ), contre 27 millions et 6 millions respectivement pour les films immoraux ou grossiers.
En 2006, les films classés «18 ans révolus» ont représenté 39% de la production pour seulement 20% des recettes. Aucun des dix plus grands succès de 2006 n’était dans cette catégorie adulte.
–CREDIT–
Un pied de nez aux barons de Hollywood
MovieGuide entendait couper l’herbe sous les pieds des producteurs
de Hollywood qui se retranchent, selon lui, derrière l’argument économique pour proposer un cinéma violent ou immoral. Seul un public restreint y goûte vraiment. Le choix des producteurs est donc culturel, voire idéologique.Mais qu’est-ce qu’un film à perspective chrétienne selon
MovieGuide ? Pas nécessairement
un film qui annonce le Christ en trois points, mais un film positif, qui exalte la noblesse
de coeur, la droiture et le sacrifice
et dont la trame narrative évoque indirectement ou non le
salut : une vie sauvée, une situation
désespérée retournée, etc.

Et en France ?
Une telle étude, liée certes au terreau états-unien, présente tout de même un intérêt, notamment pour la pensée chrétienne qui cherche à valoriser les normes divines dans des sociétés déchristianisées.
Ce genre d’études n’a pas été mené officiellement en Hexagone. Mais les résultats du box office français pour 2007 apportent un début de confirmation
: dans le peloton de tête, trois films sur cinq (Ratatouille,
Spiderman 3 et Shrek 3) répondent à la définition de film à perspective chrétienne ou de film familial proposée par
MovieGuide.
JOËL REYMOND

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Janvier 2008

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