L’Ecole Pierre, phénomène de la louange francophone
L’école Pierre est un véritable phénomène dans l’art musical chrétien: fondée il y a à peine quatre ans, elle connaît un succès retentissant. Et pour cause: l’école propose un concept unique en son genre, avec des formateurs renommés.
Les deux fondateurs, Guillaume Cail et Jérémie Thomas, l’avaient annoncé dès le début: «On pense que l’Eglise a vraiment besoin de se renouveler par la créativité!» Ils proposaient dix mois de formation pour des «responsables créatifs et innovants».
En septembre 2023, pour la quatrième rentrée, ce sont donc vingt nouveaux étudiants – sur les 200 candidats – qui ont pu entamer cette formation post-baccalauréat. En fonction de l’option choisie, cette formation s’accomplit avec une spécialisation en louange ou en communication. En parallèle, tous les étudiants ont un tronc commun de cours bibliques, théologiques, d’entrepreneuriat et d’innovation, mais aussi de «leadership» et de «management».
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C’est à l’occasion de l’enregistrement du clip de la chanson «Alléluia, à notre Dieu» – composée par Pauline Betuel, Sébastien Corn et Dan Luiten – que Samuel Olivier a rencontré les étudiants et formateurs de cette école pour la première fois. Ceux-ci avaient la responsabilité de la réalisation artistique de la vidéo. Depuis, c’est pour des cours de composition que l’auteur intervient régulièrement au sein de l’école. Il témoigne: «Je suis en binôme avec Maxime Jean-Louis, un des responsables du groupe Hillsong YouthFR qui a composé de nombreux chants. On met en place une formation régulière avec beaucoup de pratique. L’objectif en fin d’année, c’est que les étudiants puissent enregistrer ce qui deviendra le projet de promotion. Des titres qui seront disponibles sur les plateformes de streaming et qui seront diffusés sous le nom de l’Ecole Pierre. C’est une expérience très gratifiante pour eux comme pour nous.»
Revenant sur la genèse du projet, il raconte: «Au départ, les responsables viennent plutôt du milieu catholique, mais leur désir, c’est vraiment d’être une école à la croisée des chemins et de pouvoir servir l’Eglise au sens large: catholiques, protestants, évangéliques… On retrouve cette diversité dans les élèves de l’école.» Celui qui connaît bien les divers milieux ecclésiaux français constate: «Dans le milieu chrétien francophone, il n’y a pas tellement d’écoles artistiques sérieuses et approfondies. Quelques Eglises développent des formations à l’interne, mais je ne connais pas de formation qui soit aussi large tout en restant pointue.»
C’est aussi ce professionnalisme qui a convaincu Cédric Dumoulin de collaborer avec l’école. En effet, le musicien et technicien du son ajoute: «On voit que la relève est là, il y a des gens qui sont passionnés pour Dieu, par la musique et qui foncent dans différents projets avec créativité. Je pense que c’est un bel apport pour le milieu chrétien.» Cédric Dumoulin, qui collabore régulièrement avec des artistes comme Dan Luiten, Hillsong YouthFR ou Matt Marvane, confie: «On essaie d’équiper les étudiants pour qu’ils deviennent les meilleurs. Notamment avec les projets et les singles (album composé d’une seule chanson, ndlr) de fin d’année, dans l’objectif que ce soit quelque chose que les gens écoutent par la suite. Ce n’est ainsi pas uniquement une composition d’un élève d’une école, mais c’est une chanson bien produite, qui peut plaire à Dieu et qui peut aider les gens à l’adorer.»
Ouverts sur le monde
Les différentes ressources de cette école ne sont pas réservées à l’utilisation exclusive des étudiants; Luca Muñoz, cofondateur de la branche lyonnaise de Jeunesse en Mission (JEM), raconte: «J’ai eu l’occasion d’utiliser leur studio d’enregistrement pour parachever un album de musique rap et j’ai pu constater qu’ils s’étaient donnés les moyens financiers pour avoir du matériel de pointe.» Le JEMien confie: «J’ai découvert des projets de musique rap et de louange de certains élèves qui ont suivi la formation: c’est vraiment un travail de qualité, inspiré et pertinent.»
Pour demain, l’Ecole Pierre souhaite encore agrandir «l’espace de sa tente» et travaille désormais à la création d’un tiers-lieu qui regrouperait l’école, un coworking (espace de travail partagé) et un restaurant. Force est de constater que la créativité annoncée est au rendez-vous.