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Le dilemme électoral américain

Découvrez notre édito de l'été.

Les évangéliques américains ont une partition délicate à jouer d’ici au mois de novembre. En effet, après avoir influencé de nombreuses élections, ils se retrouvent devant un choix cornélien: donner leur voix à un Donald Trump qui n’arrête pas de leur dire qu’il est un bon chrétien ou à la méthodiste Hillary Clinton qui n’a jamais mis son affiliation religieuse en avant.
Après avoir porté au pouvoir le démocrate et baptiste Jimmy Carter et l’en avoir chassé, une frange de l’électorat évangélique a formé la Moral Majority autour du Parti républicain. Ce dernier, conscient du poids du vote évangélique, a pris fait et cause pour l’agenda politique des évangéliques: la défense des positions éthiques chrétiennes traditionnelles en matière de protection de la vie, du mariage et de liberté religieuse. Et même si cette unité s’est un peu lézardée lors des deux dernières élections, elle dispose encore d’un socle électoral important.
Avec la probable investiture de Donald Trump, les évangéliques devront choisir entre la représentante d’un parti aux positions «libertaires» sur le plan de l’éthique personnelle, ou un candidat qui incarne dans sa vie privée certaines de ces mêmes valeurs libertaires tout en affirmant en défendre d’autres.
On connaît les raccourcis de l’opinion publique internationale en ce qui concerne le vote évangélique américain et les fâcheuses associations d’images qu’ils entraînent ailleurs dans le monde. Les évangéliques américains ont donc cette année une redoutable responsabilité. Si un nombre conséquent de responsables évangéliques se laissent amadouer par le candidat Trump pour lui apporter leur soutien au nom de l’Evangile ou de leur foi, ils risquent bien de discréditer les valeurs morales qu’ils défendent et d’écorner l’image des évangéliques dans le monde.
Les pasteurs américains seraient bien inspirés de réfléchir à la responsabilité qu’ils portent. Et d’accepter le fait qu’il leur sera sans doute impossible d’appeler officiellement à voter pour l’un ou l’autre candidat. Quant aux évangéliques d’Europe, c’est l’occasion pour eux de réfléchir aux prochaines élections, dans une période où le populisme racole dans tous les registres, y compris celui des convictions religieuses.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui juillet-août 2016

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