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La RTS évacue le religieux: bonne idée?

© Alliance Presse
D’un côté, l’audimat des émissions religieuses a motivé la direction de la RTS à supprimer plusieurs émissions religieuses, dont «Faut pas croire» et «Hautes Fréquences» (grande photo). De l’autre, plus de 14 000 personnes ont signé la pétition contre cette décision. Comment expliquer ce paradoxe, à l’heure où la RTS doit faire de substantielles économies? Entretien avec le sociologue des religions Christophe Monnot.
Christian Willi

Faut-il forcément défendre les acquis? Ou ces changements ne seraient-ils pas l’occasion de nouvelles approches du religieux, à la télé et à la radio?
20% de la population suisse est concernée par du religieux plus classique, dont la pratique cultuelle. Mais il existe un autre religieux qui intéresse chacun: l’analyse du religieux visible dans l’espace public et d’événements qui y sont liés. A ce titre, il est indéniable que le religieux fait partie du quotidien. Curieusement, la direction de la RTS conserve les célébrations religieuses, suivies par une minorité, et renonce au décryptage qui intéresse l’ensemble des Romands.
En renonçant aux émissions religieuses, nous perdrons aussi un réseau et des professionnels. Ce n’est pas en traitant du religieux à Infrarouge ou Forum qu’un travail de qualité est possible. Dans ces émissions, on m’invite par exemple pour défendre les musulmans face aux politiciens qui s’en prennent à eux. Mon analyse ne sert pas l’analyse, comme c’est au contraire le cas dans Hautes fréquences. Je ne vois pas comment améliorer le traitement religieux.
Je serais surpris que Michel Kocher et Jean-Christophe Emery n’aient pas eux-mêmes formulé des propositions à la direction. Mais une question demeure: est-ce que notre société, qui voit l’expression du religieux comme un dysfonctionnement, est prête à payer pour des analyses?

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