La prière façonnée par l’épreuve
Antoine Schluchter a perdu sa fille au printemps 2013, assassinée. Ce drame a modifié, ou plutôt recentré sa vision de la vie et de la relation à Dieu. «Il s’y est installé une sorte de gravité et une nécessité de me concentrer sur l’essentiel.»
L’essentiel? Pouvoir s’appuyer sur l’amour de Dieu, ainsi que sur la perspective d’espérance que porte la foi: «L’épreuve est comparable à un brouillard lorsqu’on conduit. On a de la peine à voir les contours de la route. Plus le brouillard est épais, moins on voit la route, mais elle est toujours là». L’épreuve, comme le brouillard, oblige à changer de rythme. «Même voilée à nos yeux, la route est bien là et nous conduira toujours à bon port». De quoi renforcer le sens des paroles si connues d’Hébreux 11, 1: «La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.»
Au travers de l’épreuve vécue, Antoine Schluchter a approfondi une relation de confiance face à Dieu, loin d’une relation de maîtrise. «On se retrouve impuissant». Jésus lui-même est venu dans le monde dans le dénuement et dans l’impuissance, en se retrouvant volontairement en situation de faiblesse. «C’est donc assez cohérent que nous soyons invités à cet état vis-à-vis de Dieu». Un état d’esprit qui conduit à prier autrement.
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