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La fin de la spère privée

L'édito des mois de juillet - août
Christian Willi

Les révélations d’Edward Snowden, ancien informaticien de la CIA, sur les méthodes de collecte d’informations personnelles ont relancé dans le monde entier le débat sur la sphère privée !
Certaines voix ont rappelé que cette dernière est un droit, en Europe, et qu’elle doit être protégée à tout prix. Aux Etats-Unis, ce droit est soumis à l’intérêt supérieur de la sécurité nationale.
D’autres encore ont affirmé que la sphère privée est un concept dépassé à l’heure des réseaux sociaux et du grand déballage volontaire : personnalité, convictions et activités sont livrées en pâture à longueur de journée par des internautes avertis sur les risques encourus.
Au-delà de la question de la complicité des réseaux sociaux avec l’Etat américain, l’affaire Snowden est révélatrice des contradictions de notre époque. Premièrement, l’individu est assoiffé de reconnaissance dans ses particularismes de toutes sortes et il revendique ses droits de façon ostentatoire. Dans le même temps, il demande le droit à la protection des données le concernant. Deuxièmement, il est enclin à exploiter le système médiatique, à profiter des feux de la rampe à des fins mercantiles ou politiques. Pour réussir. Sans hésiter un instant à recourir à la justice si les caméras se braquent sur un aspect de sa vie privée qui le dessert.
Toute une génération de chrétiens est plus réticente face à cette grande transparence. Ils ont développé un réflexe de précaution, après avoir vu leurs pairs vivre la foi en secret pour éviter la persécution, à l’époque du communisme ou, plus récemment, des «conquêtes islamistes». Ils ne croient pas à la protection «garantie» par la Convention des Droits humains. A l’inverse, d’autres jugent qu’il faut à tout prix saisir l’occasion inédite qu’offre internet pour partager l’Evangile largement et n’hésitent pas à le faire à visage découvert.
Dans cette société faite de paradoxes et de contradictions, une autre dimension concernant la sphère privée ne devrait pas être oubliée : la «transparence verticale totale». Avec d’un côté l’assurance que Dieu veille sur moi et de l’autre, celle qu’il sait tout de moi.

Christian Willi

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juillet-août 2013

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