L’ADD de Calais boostée par les migrants
Le pasteur Fabien Boinet n’imaginait pas un instant que la crise syrienne allait pareillement marquer son ministère, lorsqu’il a déposé ses valises à l’Assemblée de Dieu de Calais en 2013. Educateur de sa première formation, il pensait avoir tourné cette page pour se consacrer au ministère pastoral.
Mais peu après son arrivée, des connaissances lui ont parlé des problèmes que rencontraient les migrants. Lorsqu’il est parti à leur rencontre, qu’il a vu certains d’entre eux dormir sur des palettes, à l’abri de bâches, il a réellement pris conscience de la situation.
A l’approche de l’hiver, Fabien Boinet s’est demandé ce que l’Eglise pouvait faire pour les migrants. «Lorsque nous les avons vus laver leur linge aux bouches d’égouts et les revêtir encore à moitié mouillés, nous leur avons proposé de nous en occuper pour eux. C’était un engagement à notre portée, dans la durée.»
De fil en aiguille, l’Eglise s’est davantage mobilisée, jusqu’à l’installation d’un chapiteau dans la jungle de Calais pour offrir aux migrants un lieu à la fois de rencontre et de culte. Mais cette Eglise a par la suite été démontée en faisant les gros titres des médias français.
L’accueil des migrants a bousculé l’agenda du pasteur tout comme du culte dominical. Aujourd’hui, ce dernier est traduit intégralement en anglais. «Il a fallu pour cela s’habituer à vivre un culte plus long. Mais je n’ai pas rencontré d’opposition au sein de l’Eglise.»
Le pasteur Boinet juge que la mobilisation de l’Eglise a encouragé la foi de tous les membres. «Nous voulions encourager et aider les migrants, mais ce sont eux qui nous ont encouragés. Ils n’ont rien et restent confiants en Dieu. Quelle leçon!». Fabien Boinet a aussi pris davantage conscience que pour être témoin du Christ, les beaux discours ne suffisent pas. «Sans passer à l’action, ces paroles restent sans impact.»
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mars 2016
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