Israël, Rembrandt, des paroles de feu et 12 choses que Dieu ne peut pas faire

Manuel de théologie d’Israël, Collectif, éd. Labor et Fides
Cet ouvrage collectif, co-dirigé par six universitaires aux disciplines et confessions différentes, pose la question suivante: «Puisque l’Alliance avec le peuple d’Israël n’a jamais été révoquée, quelles conséquences la théologie dans ses diverses disciplines doit-elle en tirer?» A l’heure où Israël est plus que jamais sur le devant de la scène internationale, il convient effectivement de savoir comment interpréter les textes bibliques aujourd’hui, dans nos Eglises.
Opérant d’emblée une franche distinction entre l’Israël biblique et l’Etat contemporain, l’ouvrage donne la parole à des experts qui appellent à sortir de la théologie de la substitution, à s’instruire sur les questions théologiques du temps de Jésus afin de mieux comprendre les préoccupations des pharisiens et à «évaluer de manière critique le sionisme religieux». Un manuel qui profitera surtout aux théologiens, mais qui pourra intéresser toute personne prête à s’ouvrir à de nouveaux horizons théologiques.
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Rembrandt, Jörg Zink, éd. Olivétan
Dans cet ouvrage joliment édité et concis, le théologien allemand Jörg Zink – décédé en 2016 – passe en revue l’itinéraire artistique et spirituel de Rembrandt. En effet, environ un tiers des toiles du peintre néérlandais concernent des sujets bibliques. C’est au travers d’une sélection d’entre elles que le théologien entend ériger une courte biographie où foi et peinture sont intimement liés. Cette traduction de l’allemand est intéressante, mais elle souffre malheureusement de sa propre concision. On reste un peu sur sa faim dans l’étude des différents tableaux.
Paroles de feu, Lytta Basset, éd. Albin Michel
La philosophe et théologienne Lytta Basset s’attaque aux «paroles de feu» de la Bible: celles qu’on met soigneusement de côté lorsqu’on évangélise, celles qu’on ne comprend pas, celles qui en demandent trop ou qui nous mettent mal à l’aise.
L’approche théologique est interpellante, parce qu’elle place l’auteure au centre de son ouvrage. N’hésitant pas à se mettre elle-même en scène en train d’effectuer son travail d’exégèse, l’ouvrage n’a rien de classique dans son ton. Un ton personnel, mais ferme. Un ton qui prend le taureau par les cornes et ose affirmer que certains textes «scandalisent» et ne semblent pas correspondre à notre expérience de Dieu.
De fil en aiguille, la théologienne détricote les textes «problématiques», souvent mal traduits ou sur lesquels on projette notre idée de Dieu. S’il est parfois difficile à suivre dans ses formulations, l’ouvrage reste très édifiant.
12 choses que Dieu ne peut pas faire, Nick Tucker, éd. BLF
Un titre pour le moins clickbait, on en conviendra! Comment cela, notre Dieu tout-puissant ne serait pas omnipotent? Il y aurait donc une erreur, ou alors il faut jeter ce livre hérétique au feu! Le pasteur anglais Nick Tucker, dans cette traduction, propose douze chapitres pour montrer que contrairement à ce que Jésus dit dans Luc 1, 37, certaines choses sont impossible à Dieu.
Si certains chapitres semblent indiscutables (par exemple: «Dieu ne peut pas apprendre»; «Dieu ne peut pas changer»; «Dieu ne peut pas mentir») parce qu’ils ont trait à la nature constante et parfaite de Dieu, d’autres reposent sur des fondements un peu moins fermes. Par exemple, l’auteur affirme que «Dieu ne peut pas changer d’avis» en arguant que lorsque Dieu renonce à exterminer son peuple après que ce dernier l’a trahi en forgeant un veau d’or, il ne change pas réellement d’avis. Toutefois, cet ouvrage a le mérite d’ouvrir la discussion sur l’omnipotence de Dieu, même si les chapitres sont malheureusement un peu simplistes.

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mai 2025
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