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Invités à une gestion réfléchie de nos biens

© GettyImages
La «racine de tous les maux». Rien que ça. Cette périphrase de l’apôtre Paul met en garde le jeune Timothée contre l’amour de l’argent, qui «possède» les avares. Malgré l’avertissement, les évangéliques se retrouvent de plus en plus souvent dans l’actualité séculière, accusés de vivre dans l’abondance. Qu’en est-il en réalité? Dans ce dossier, nous vous proposons un voyage dans le porte-monnaie de nos communautés.
Maude Burkhalter

Est-ce que si j’étais plus riche, je donnerais davantage de mon argent? Ou du moins, c’est sûr, si j’étais plus riche, je pourrais enfin verser la dîme régulièrement. Et si j’avais plus de biens, je les partagerais aussi plus librement. Et bien détrompons-nous. Une récente enquête sur la pratique du don financier chez les chrétiens évangéliques français, réalisée en automne dernier par le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) prouve que la motivation du don ne réside pas dans la quantité de richesses. Parmi ceux dont le niveau de vie n’est pas des plus confortables, ils sont 70% à donner chaque mois de leur argent. Le constat est encourageant: la motivation du don chez l’évangélique, c’est l’engagement. Inutile donc d’attendre une meilleure situation financière pour commencer à exercer la générosité.

Un peu à contre-pied de l’égoïsme ambiant, de l’enrichissement à tout prix et de la consommation démesurée, le dossier que nous vous présentons dans l’édition de ce mois-ci fait la part belle au chrétien, à son argent et à ses biens. Et le tout correctement considéré, si possible. C’est bien connu, de 1960 à aujourd’hui le prix d’une maison a, en moyenne et environ, augmenté de plus de 120%, tandis que le revenu moyen a augmenté d’à peine environ 30%. Et passons outre l’augmentation des prix des loyers pour les locataires depuis cette même période. Face au marché de l’immobilier, le jeune ouvrier, le couple avec deux enfants en bas âge et le retraité fraîchement veuf font face à des considérations budgétaires compliquées. Avec peu de perspectives d’amélioration dans les années à venir, si l’on en croit l’évolution de l’inflation.

Et dans tout ça, le chrétien devrait, en plus, donner régulièrement sa dîme, prévoir des offrandes spontanées et soutenir les organisations missionnaires que son Eglise promeut. Impossible, ose-t-on objecter. Et pourtant, le mot-clé erroné de l’énoncé ci-dessus n’est ni donner, ni offrir, ni soutenir, mais il s’agit du verbe devoir. Loin d’être obligé, le chrétien est d’abord invité. C’est le fil conducteur de ce dossier: nous sommes invités à mener une réflexion équilibrée sur la gestion de notre argent, sur notre générosité et sur nos biens.

Dans un premier temps, chiffres à l’appui, les tendances de don parmi les chrétiens sont analysées, avec plusieurs coups de projecteur choisis sur les sources chrétiennes du communisme, les enjeux de la théologie de la prospérité et des exemples de mise en commun des biens à l’image du vécu des premiers chrétiens. Puis la parole est donnée à des individus de tous horizons qui osent lever le tabou et parler de leur rapport à l’argent. En espérant que ce dossier nourrisse donc une réflexion elle aussi à contre-pied, je vous souhaite une excellente lecture.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2024

Dossier: Mon argent, mes biens

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