Il était une foi…
Il est presque 17 h ce 12 janvier 2010 en Haïti: un puissant séisme secoue le pays, faisant près de 300 000 morts et autant de blessés… une tragédie qui s’ajoute à la longue suite de drames vécues par les Haïtiens. La nuit survient rapidement.
L’écrivain Dany Leferrière rapporte que, dans une rue de la capitale en proie au chaos, un homme se met à crier que ce tremblement de terre, comme une punition divine, est dû à la mauvaise conduite des habitants du pays. Une femme l’exhorte à prier dans son cœur. Il rétorque «qu’on ne peut pas demander pardon à Dieu à voix basse».
Ailleurs, bloqué dans un ascenseur, Marvin (prénom d’emprunt) se met lui aussi à prier. Il demande à Dieu de lui pardonner sa négligence spirituelle et implore son secours. A ce moment, l’infortuné entend du bruit et apprend que six autres personnes sont piégées, comme lui. L’une d’elles se joint à Marvin qui prie: «Seigneur nous te demandons un miracle, sauve-nous, s’il te plaît.» Epuisé, Marvin s’endort. Un bruit d’hélicoptères le réveille, mais sa torpeur ne fait que grandir après plus d’une journée sans boire ni manger. Il sait qu’une équipe de sauveteurs est proche. Cependant rien ne se passe. Le malheureux sent qu’il va mourir… lorsqu’une pensée s’impose à lui: «Adore-moi.»
Marvin récite alors des psaumes et se met à chanter des cantiques de louange. A ce moment, il perçoit la présence de Dieu qui, doucement, lui assure: «Fais-moi confiance pour toutes choses…». L’homme ne peut que murmurer: «Que ta volonté soit faite, Seigneur!» Plus tard, dégagé par des secouristes, Marvin est conduit à l’hôpital où il retrouve son épouse qui le croyait mort. Dans l’horreur du séisme, il a expérimenté la puissance d’une foi qui l’habite maintenant, plus vivante que jamais.
