Il était une foi…
Au milieu du 20e siècle, le Tchad a connu un réveil spirituel, notamment grâce à l’engagement de l’évangéliste d’origine suisse Albert Burkhardt et de ses équipes.
L’indépendance du pays, en 1960, n’a pas freiné le mouvement, le président Tombalbaye étant lui-même chrétien et ami de Burkhardt.
Cependant, l’atmosphère change en 1973 et 1974. Sous la pression de pays étrangers amis, le président tchadien s’éloigne de la foi chrétienne, lance sa politique de «retour aux sources» et proclame le «Yondo» comme religion nationale. Il s’agit, dans l’ethnie sara, de rites traditionnels, de culte des esprits avec initiation violente des adeptes, triste parodie de la nouvelle naissance.
La persécution s’abat alors avec violence sur les chrétiens qui refusent la religion imposée. En une seule journée, quarante pasteurs sont exécutés et jetés dans une fosse commune. Un autre est exécuté puis enterré. Mais le lendemain, à la place de sa tombe, se trouve un cratère causé par un grand feu descendu du ciel avec puissance. Comme si Dieu était venu chercher le corps de son serviteur.
Le pasteur tchadien Abel Mantha, lui, est enfermé dans le camp de Koumra. Ses bourreaux le frappent et l’obligent à s’agenouiller devant la fosse commune. Il va être tué à son tour. Mais soudain survient un vieil homme aux cheveux blancs de la même ethnie sara que lui et que le président Tombalbaye. Il interrompt les danses rituelles: «Ne touchez pas à cet enfant», ordonne-t-il. Personne n’ose contester son autorité!
Au point que le responsable du Yondo, le «roi», cède et libère le pasteur: «Allez, va adorer ton Dieu!» Malgré des recherches, Abel Mantha n’a jamais su qui fut ce libérateur aux cheveux blancs qui, d’une seule phrase, a transformé son destin. Un ange?
