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Hey Joe, Jimi Hendrix

Ces Hits entrés dans l’histoire
Jonathan Hanley

Ce titre date d’une époque où la violence conjugale et les féminicides ne figuraient pas encore suffisamment dans les préoccupations de la société. On imagine mal un artiste sortir aujourd’hui un tel titre, faisant l’apologie du meurtre d’une femme infidèle par son homme trahi.

Enorme succès pour Jimi Hendrix en 1966, ce titre est devenu un standard du répertoire blues-rock. Mais il affiche une attitude misogyne qui détonne fortement avec les valeurs des milliers de musiciens qui l’ont repris au fil du temps.

Sous forme d’un dialogue entre le meurtrier et un interlocuteur anonyme, le texte commence par décrire l’intention du tireur avant de commettre son crime. «Hé Joe, où vas-tu avec ce flingue à la main? Eh bien, je vais aller buter ma nana. Je l’ai vue traîner avec un autre homme.» La suite du texte reprend le fil de l’histoire après l’assassinat. «Ça y est, je l’ai fait. Je l’ai flinguée.» La fin de la chanson évoque son projet de fuite au Mexique afin d’échapper à la pendaison pour le crime qu’il vient de commettre: «Personne ne va me trouver. Personne ne me passera la corde autour du cou.»

L’auditeur contemporain a raison d’être dérangé par l’absence d’une condamnation morale explicite de ce meurtre. Toutefois, la chanson est éloquente dans sa description d’un homme qui se croit libre, qui revendique le droit de faire ce qu’il veut, y compris de tuer celle qui l’a trahi, mais qui en réalité se trouve enchaîné par ses pulsions. Se croyant fort, il est en réalité incapable de résister au mal qui le ronge et qui le pousse à commettre l’irréparable. Malgré sa vantardise machiste, il subira les conséquences de son acte, obligé de fuir toute sa vie en redoutant le jour où quelqu’un viendra lui passer la corde autour du cou.

Les dernières lignes de la chanson dessinent son avenir: «– Au-revoir tout le monde. – Hé, Joe! Vas-y! File!» Le chrétien y entend une sorte d’écho de l’exclusion d’Adam et Eve hors du jardin d’Eden. Heureusement, cet exil n’est pas la fin de l’histoire!

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Jimi Hendrix, Hey Joe

Hé Joe, où vas-tu avec ce flingue à la main?
Hé Joe, j’ai dit où vas-tu avec ce flingue à la main?
Eh bien, je vais aller buter ma nana
Tu sais, je l’ai vue traîner avec un autre homme
Ouais, je vais aller buter ma nana
Tu sais, je l’ai vue avec un autre homme
Et ça, c’est vraiment pas cool

Hé Joe, j’ai entendu dire que t’avais tué ta nana
Tu l’as flinguée. En vrai.
Hé Joe, j’ai entendu dire que t’avais tué ta nana
Tu l’as descendue. Ouais !

Ça y est, je l’ai fait. Je l’ai flinguée
Tu sais je l’ai vue en train de déconner
Elle déconnait en ville avec des hommes
Oui, je l’ai fait, je l’ai flinguée
Tu sais je l’ai vue en train de traîner en ville
Alors je lui ai montré mon flingue et j’ai tiré

Eh bien. Ah ! Hé Joe !

Puis, mon vieux, j’ai tiré une fois de plus

Hé Joe, dis-nous
Où vas-tu t’enfuir maintenant? Où vas-tu aller?
Ouais. Où vas-tu t’enfuir?
Hey Joe, j’ai dit
Où vas-tu aller?

Eh bien, comprends-moi !
Je vais vers le sud, vers le sud
Dans le sud au Mexique ! D’accord !
Je vais vers le sud
Dans le sud où je peux être libre
Personne ne va me trouver, mon vieux

Il n’y aura pas de potence
Personne me passera la corde autour du cou
(Joe, où vas-tu?)
Tu ferais mieux d’y croire! Pour de vrai.
Maintenant, je dois filer.
Je dois y aller maintenant

Hé Joe !
Tu ferais mieux d’y aller
Où vas-tu fuir?

Au-revoir tout le monde.
(Joe, où vas-tu aller ? )
Hé Joe. Vas-y ! File !

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2024

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