Faith checking
Il s’autoproclame prophète et ses adeptes l’appellent «Papa» ou «Général». Joël Francis Tatu, télévangéliste congolais de quarante-deux ans, a récemment suscité la polémique sur les réseaux sociaux cet été en proposant des «consultations prophétiques» sur rendez-vous à 200 euros (environ 190 francs) les dix minutes, en visio ou en présentiel.
Si déjà le fait pour un chrétien de prendre une «consultation prophétique» a de quoi mettre mal à l’aise, qu’il soit en plus de cela question d’argent - et pas qu’un peu - donne carrément la nausée. Ce «prophète» qui aurait reçu la visitation d’un ange en 2004 lui attribuant le prénom Joël, à l’instar du prophète biblique, ne s’arrête pas à cette hérésie. On pourrait lui reprocher son récent remariage avec une star française du Gospel de dix-sept ans sa cadette, son goût démesuré pour les costumes, les voyages en classe business et les grosses cylindrées, le tout au frais de ses fidèles - issus majoritairement d’Afrique ou de la diaspora afro-caribéenne en francophonie - souvent pauvres et précarisés. Et surtout naïfs.
Mais son dernier dérapage est bien plus grave. Lors d’un «culte» fin août, il invitait à rechercher la dimension ésotérique du christianisme, au même titre que la Cabale pour le judaisme ou le soufisme pour l’islam. Et d’inciter les responsables d’Eglises à rechercher les mystères et ce qui est secret dans un verset et non accessible au chrétien moyen. Pourtant, il n’y a pas de plus grand mystère et de plus grande puissance que la croix de Jésus-Christ.