Faith checking: selon Radio France, le cinéma chrétien est un phénomène récent
On n’a pas fait exprès, promis, mais ce mois-ci encore, on se permet de poliment corriger Radio France. Reprenant, en une dizaine de minutes le beau documentaire ARTE «Le phénomène Godlywood: quand l’Eglise fait son cinéma!», l’émission Le Point Culture explique que le «phénomène Godlywood» est récent, et on daterait sa naissance à «La Passion du Christ» de Mel Gibson, en 2004.
S’il est historiquement vrai qu’on a vu une belle floraison de films chrétiens – pour l’écrasante majorité aux valeurs conservatrices – sortir des studios hollywoodiens, la radio française semble oublier les racines religieuses du cinéma. Comme l’explique Terry Lindvall, historien et théologien, dans le documentaire ARTE, «le cinéma a démarré avec des films religieux». Pas que des films religieux, il est vrai, mais «La Vie et la Passion de Jésus-Christ» date de 1903, «Quo vadis?» de 1901, et le premier traité godlywoodien (The Religious Possibilities Of The Motion Picture, «Les possibilités religieuses du cinéma») est en réalité né… en même temps que le cinéma hollywoodien, vers 1911.
Le 21e siècle laïc et sécularisé a oublié que certains films et dessins animés chrétiens à succès ont été produits par les plus grands studios: «Les Dix Commandements» (1954) par Paramount, «Ben-Hur» (1959) par MGM, «Le Prince d’Egypte» (1998) par Dreamworks et «Le Monde de Narnia» (2005) par Disney, pour ne citer qu’eux. Il semble avoir oublié, avec la spécialiste du cinéma étatsunien Nathalie Dupont, que ces films s’exportent finalement bien à l’étranger (notamment en Afrique ou en Amérique latine) et même en France, avec des plateformes qui permettent d’y avoir facilement accès.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2025
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