Une enfance difficile

«La surdité n’est pas facile dans un monde d’entendants et la communication entre mes parents et moi a été très difficile durant mon enfance. Ils me forçaient à parler, à oraliser et si j’essayais de parler avec des gestes, je recevais un coup sur les mains. J’ai beaucoup souffert de cette incompréhension; j’avais à peine huit ans et je vivais une grande souffrance.

Quoiqu’issu d’une famille catholique, je n’allais pas souvent à la messe. Un jour, alors que je me demandais pourquoi mon cousin si colérique était devenu si calme, ma tante m’a parlé de Jésus. Assez méfiant au début, j’ai appris qu’elle était protestante évangélique et que des personnes sourdes fréquentaient son Eglise, qui comptait des interprètes. Je m’y suis rendu et ai été surpris par l’accueil: des inconnus venaient me saluer, et les chants étaient interprétés en langue des signes.»

L’accueil d’une Église inclusive

«Je n’ai pu y retourner qu’un an plus tard, lorsque j’ai atteint ma majorité. J’ai pu poser des questions au pasteur, qui m’a expliqué le sacrifice et la résurrection de Jésus, ainsi que la repentance que doivent accomplir les chrétiens. Après ce dimanche, rien n’était plus comme avant: je n’arrivais plus à prier le “Je vous salue Marie”, j’ai dû apprendre à prier sincèrement, tout simplement avec mon cœur. Alors que je lui demandais pardon pour mes péchés, j’ai ressenti un amour intense, je me suis mis à pleurer et j’ai demandé à Jésus de me transformer.

Depuis ce jour, je suis en marche avec lui et de chrétien de nom je suis devenu un chrétien authentique: aujourd’hui je sers Dieu parmi les sourds, auxquels je peux prêcher la bonne nouvelle de l’Evangile.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Octobre 2023

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