Être chrétien, est-ce une identité de groupe?
Léna-Marie, 20 ans, La Neuveville
«Pour moi, être chrétienne, ce n’est pas juste une étiquette, c’est vraiment une communauté dans laquelle je peux être moi-même. J’apprécie beaucoup les rencontres de mon groupe de jeunes, parce qu’on peut parler de nos doutes et de nos questions sans avoir peur d’être jugés.»
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Mathieu, 23 ans, La Chaux-de-Fonds
«J’ai l’impression que notre identité chrétienne est liée à un besoin de sens partagé. On ne veut pas seulement croire tout seul dans notre coin, on cherche un groupe où on peut vivre la foi ensemble, s’encourager, mais aussi remettre en question certaines choses.»
Anaïs (prénom d’emprunt), 20 ans, Lyon
«Ce que je trouve difficile dans les constellations de groupe, c’est la pression parfois très forte à se conformer à une certaine “norme évangélique”. Ça me freine dans mon cheminement, parce que j’ai l’impression qu’on ne laisse pas assez de place à la diversité des façons de vivre la foi.»
Romain, 24 ans, Genève
«Le numérique a amélioré notre manière d’être en groupe, je trouve. On se retrouve beaucoup sur Instagram, Discord, ou YouTube pour prier, échanger, ou écouter des messages. Pour moi qui suis introverti, c’est plus facile que de se voir en vrai, et le lien relationnel est le même, à mon avis.»
Selina, 26 ans, Annecy
«Ce qui me plaît dans mon Eglise, c’est qu’on est une vraie famille malgré nos différences. C’est rassurant d’avoir un endroit où on est accepté avec nos histoires, nos faiblesses. Cela me donne une force que je n’aurais pas autrement, surtout dans un monde qui valorise beaucoup l’individualisme.»
Maxence, 23 ans, Mulhouse
«Etre actif dans les actions sociales de mon Eglise m’aide à vivre concrètement ma foi. On n’est pas juste dans des discours, mais dans du faire ensemble, pour aider les autres. Ça crée du lien, ça renforce l’identité de groupe car on partage une mission commune.»
Samuel (prénom d’emprunt) 28 ans, Fribourg
«Parfois, je ressens un certain enfermement dans certains groupes évangéliques. J’ai l’impression que si tu ne rentres pas dans le moule, on te regarde différemment, ce qui donne envie de partir chercher ailleurs, bien que ce soit pas toujours mieux ailleurs.»
Inès, 21 ans, Lyon
«La foi partagée dans un groupe, c’est très fort, surtout quand on traverse des moments difficiles. Mais je remarque qu’on ne parle pas assez des doutes et de la solitude qu’on peut ressentir même dans une communauté. J’aimerais que les groupes soient plus ouverts à ça.»
Propos recueillis par Maude Burkhalter
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet-Août 2025
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