Mais pourquoi les évangéliques s’intéressent-ils donc à la laïcité? Contrairement à ce que certains pourraient croire, les évangéliques ne remettent pas en question le principe de la laïcité. En revanche, c’est vrai qu’ils sont parfois méfiants ou critiques quant à l’application de ce principe de séparation de l’État et de l’Église.
À tort ? Les défenseurs de la laïcité jurent leurs «grands dieux» que ce système est le seul susceptible de permettre aux uns et aux autres de cohabiter et d’exprimer leurs croyances religieuses ou philosophiques, tout en garantissant un climat de tolérance au sein de la population.
Les évangéliques ne revendiquent pas autre chose. Mais s’ils élèvent la voix, c’est que, dans la pratique, ils ont fait les frais d’une application anticléricale de ce principe. De nombreuses Églises évangéliques se sont vu refuser des salles pour un événement public, d’autres n’ont pu louer ou acquérir des locaux. Une cabale a été lancée contre l’explication des racines des fêtes religieuses (Noël, Pâques, etc.) dans les écoles.
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Enfin et c’est sans doute plus significatif qu’il n’y paraît, les discriminations visant les chrétiens dans le monde ne sont que peu, voire pas du tout condamnées par les États européens, directement ou travers les instances internationales. Ni la France ni la Suisse n’ont réagi aux tracasseries répétées contre les chrétiens en Inde fin 2007 ni depuis le début de l’année en Algérie.
Comme le rappelle le dossier consacré à la laïcité dans cette édition, la liberté individuelle et collective de vivre sa foi est un des grands principes constitutifs de la laïcité. Le meilleur moyen pour un État d’obtenir des religions le respect de ce principe, c’est de s’engager pour la liberté religieuse, c’est de garantir aux religions la possibilité de vivre leur foi.
Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Avril 2008

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