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Des troupeaux en manque de bergers

© GettyImages
Le métier de pasteur attire de moins en moins, alors que les départs à la retraite se multiplient. Regards croisés sur une vocation en crise.

La crise des vocations est œcuménique: du côté catholique français, seuls 88 prêtres ont été ordonnés en 2023 contre 122 en 2022, selon France Info. Chez les réformés suisses, le directeur de l’Office protestant de la formation (OPF) Didier Halter indiquait au Temps qu’en 2029, «47% des pasteurs romands auront pris leur retraite [alors qu’un] peu moins de dix personnes entrent en formation à l’OPF chaque année». Enfin, des deux côtés de la frontière, on constate une même pénurie parmi les évangéliques: dans le numéro d’octobre, le président de la commission «Vocations» du Conseil national des évangéliques de France, Nicolas Farelly, annonçait qu’il estimait «à moins de 500 les personnes qui seront formées dans la décennie à venir», alors que les Eglises évangéliques françaises auraient besoin du double de nouvelles recrues.

De l’autre côté de l’Atlantique, une enquête menée par le Barna Group en septembre 2022 auprès de 585 pasteurs étasuniens révèle que seuls la moitié d’entre eux sont «très satisfaits» de leur métier, soit une baisse d’un quart en à peine sept ans. Dans ce pays à forte majorité chrétienne, entre 4000 et 5000 pasteurs démissionnent chaque année, principalement pour deux raisons: l’immense stress lié au métier (56%) et le sentiment de solitude ou d’isolement (36%). La crise est donc mondiale. Une crise qui pousse à remettre en question le métier de pasteur et qui oblige les instituts de théologie évangélique à se réinventer.

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