Skip to content

Des anges qu’on ne peut débrancher

© Istockphoto
Si les fêtes de Noël des années 2020 et 2021 ont été marquées par les restrictions sanitaires, Noël 2022 représente le retour à la normalité, bien que relative. Les familles se réunissent à nouveau, les événements s’organisent et les préparatifs se répartissent entre les membres d’une famille bien décidée à racheter le temps... mais le cœur y est-il encore réellement? Nous n’avons plus l’innocence collective de Noël 2019. Notre réalité a été bousculée. De nouvelles questions planent dans l’air; des questions de sens. Un retour au sens de Noël, c’est tout l’objectif de ce dossier, qui appelle son lecteur à une réflexion intentionnelle sur les notions de communauté et de célébration, si marquées en cette fin d’année.
David Métreau

Alors que Noël approche, certaines municipalités ont décidé de s’aligner sur l’injonction du moment: la sobriété. Ainsi plusieurs villes et villages ont décidé d’avoir moins ou pas d’illuminations de Noël cette année car elles seraient trop coûteuses à l’heure de la crise énergétique. Débranchés les anges, traîneaux, étoiles et autres lumignons. D’autres communes se passeront complètement de décorations pour ne pas faire exploser les factures d’électricité. «Peu importe, le vrai Noël ce n’est pas ça», me diriez-vous. Et vous auriez raison.

Certes Noël c’est surtout la fête qui célèbre la naissance de Jésus-Christ, sauveur du monde. Ce ne sont pas les illuminations, les cadeaux, le folklore et les congés en famille. Mais, il n’en demeure pas moins qu’après avoir dû arbitrer pendant la crise covid entre ce qui était de l’essentiel et du superflu, voici la même rengaine à propos des célébrations et plus largement de la culture.

Sans contester le bien-fondé de cette quête de sobriété, je note simplement la portée symbolique de cette décision d’un Noël à minima. Comme si nous n’étions plus que guidés par un jalon d’efficacité et de rationalité. Comme si tout ce qui était beau, artistique, transcendant, spirituel ne comptait plus que pour moitié. Car au-delà d’une fête commerciale, Noël, comme toutes ces fêtes importantes qui marquent le calendrier, est l’occasion (voire le prétexte) de réaliser le temps qui passe, qui file. L’occasion aussi de se poser, de se reposer et de remercier Dieu. Et si la société n’a pas le goût de fêter en grande pompe cette merveilleuse fête cette année, pourquoi ne pas en profiter pour lui redonner tout son sens? En (re)faire une fête communautaire et familiale où le message central d’amour est annoncé.

S’il donne la part belle à Noël, très probablement la fête la plus populaire au monde, ce dossier veut encourager les chrétiens à marquer davantage les fêtes tout au long de l’année. Et à cette occasion, rappeler la nécessité de ne pas oublier ceux qui sont seuls et le sont encore davantage un soir de fête. Car, s’il faut être sobre, il ne faut pas l’être en matière d’hospitalité (selon les propres moyens de chacun, bien sûr). En effet, la lettre aux Hébreux encourage: «N’oubliez pas l’hospitalité car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir» (Héb. 13, 2) Invitez donc pour les fêtes! Et qui sait, peut-être que se joindront à vous des anges dont la lumière ne peut être débranchée. Joyeux Noël!

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Décembre 2022

Dossier: Noël après covid: un retour au sens

Publicité