D’où vient la tradition de se reposer le dimanche?
Au temps de Jésus comme aujourd’hui dans le judaïsme, le jour du repos commence le vendredi au coucher du soleil pour se terminer le samedi soir. Pour cette raison, le corps de Jésus est placé dans le tombeau le vendredi soir, et le tombeau est fermé sans que tous les soins d’usage ne soient effectués. Comme le rapportent les Evangiles, les femmes qui découvrent le tombeau vide ne reviennent qu’après le shabbat, le premier jour de la semaine et donc le dimanche. C’est pour cette raison que les chrétiens commémorent jusqu’à aujourd’hui le premier jour de la semaine comme celui de la résurrection du Christ.
La première mention du fait que des chrétiens se rassemblent «pour rompre le pain» non pas un shabbat, mais le premier jour de la semaine, se trouve dans le livre des Actes (20, 7). Les chrétiens des premiers siècles respectent encore le shabbat tout en célébrant le «jour du Seigneur».
Il faut cependant attendre l’an 321 pour que le dimanche devienne officiellement le jour de repos, sur décret de l’empereur Constantin ; celui-ci couple en effet le jour du repos chrétien avec le jour du dieu solaire romain.
Même si le dimanche a depuis été le jour du Seigneur puis un jour de repos festif, il a été remis en question par les Lumières lors de la Révolution française. Il est supprimé en France de 1792 à 1806 avec l’introduction du calendrier révolutionnaire. Au cours du 19e siècle, les ouvriers se voient de plus en plus privés de leur jour de repos, jusqu’à ce que le gouvernement instaure un repos de 24 heures le dimanche avec la loi de 1906.
En Suisse, le jour de repos pour les ouvriers devient obligatoire avec la Loi sur les fabriques de 1877. Ce texte reste en vigueur jusqu’à l’introduction d’une loi sur le travail plus étoffée, en 1964.
René Progin
Publicité
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – février 2015
Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes: