Geneviève Lauzet est directrice d’une Mission locale pour l’insertion des jeunes, une sorte d’ANPE jeune, dans le Pays d’Arles. Elle a monté cette structure il y a six ans et envisage de prendre la tête d’une Maison pour l’Emploi dans quelques temps. Geneviève Lauzet a même été décorée de l’ordre national du Mérite au début des années 90.
«Je ne suis pas quelqu’un qui a le nom de Dieu à la bouche à chaque seconde», explique-t-elle . «Ma façon de vivre ma foi se retrouve plutôt, je l’espère, dans ma manière de diriger le personnel de l’agence». Geneviève Lauzet tient avant tout à des relations claires et professionnelles avec chacun : «Dans une agence comme la mienne, le but doit être de venir en aide à des jeunes en difficulté ; c’est pourquoi je trouve primordial d’être motivée et attentionnée. L’amour des gens est important dans mon métier !»
–CREDIT–
Amour et attention pour les jeunes demandeurs bien sûr, mais aussi envers les membres de l’équipe. «Je peux être amenée à donner des conseils, à parler de spiritualité avec certains d’entre eux mais il faut le faire avec tact», précise-t-elle, «pour ne pas générer de mauvaises relations et rester dans une dynamique professionnelle». Geneviève Lauzet trouve pour tout cela un appui permanent dans la prière. Mal gérer une équipe peut en effet susciter de vives tensions. Il faut être capable d’autorité, savoir s’imposer, dire non. «En général, ces tensions sont identiques à celles que je remarque dans les Églises. Elles sont d’ailleurs bien souvent plus difficiles à gérer dans nos assemblées !»
Geneviève Lauzet possède en ce domaine une certaine expérience puisque son mari Stéphane Lauzet est pasteur et secrétaire général de l’Alliance Évangélique Française. Mais elle a souhaité prendre une certaine distance avec les Églises et paroisses «parce qu’elles ont encore du chemin à faire pour reconnaître la singularité des épouses : je refuse d’être considérée comme une “femme de pasteur”».
Son engagement, elle le vit dans son métier et sa vocation dans sa famille. Elle préfère être sur le devant de la scène dans le monde professionnel et en retrait dans la vie d’Église pour se consacrer aux siens. Elle a fait ce choix pour rester libre. Libre vis-à-vis des Églises et aussi des contraintes politiques : «J’ai dirigé pendant onze ans une agence sur Nîmes, mais face à des pressions de ce genre j’ai préféré la quitter.»

XAVIER TRACOL

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Décembre 2006

Commander S’abonner