Ce fut pour lui la meilleure expérience de sa vie, et la pire, car elle a déclenché une descente aux enfers. La mise en image de cette plongée en eaux troubles est très bien produite et s’intéresse surtout à la psychologie humaine des solliciteurs afin de comprendre la dénaturation de l’acte sexuel et des rapports hommes/femmes.

La projection à Paris le 1er juin a été suivie par une table ronde autour du producteur Benjamin Nolot (de l’organisation chrétienne Exodus Cry) et d’acteurs de la lutte contre la prostitution: Thérèse Hargot (sexologue), Amandine Mansoni (Alliance de l’Espérance) et Franck Meyer (Comité protestant évangélique pour la dignité humaine).

La thérapeute Thérèse Hargot lutte notamment contre l’accessibilité du porno dès l’enfance. Elle l’a qualifié de viol par l’image, transformant tout besoin naturel d’affection en addiction au sexe. Elle a expliqué que ce qui est maintenant accessible sur les réseaux n’est plus seulement cette image de la femme servile, mais des pratiques violentes, irréalistes, qui imprègnent à jamais les spectateurs.

Franck Meyer a, de son côté, a rappelé que la tactique du diable qui nomme le mal bien et que la libération des mœurs ne doit pas impliquer la normalisation de la traite des êtres humains. On imagine souvent que les prostituées sont consentantes, alors que la réalité est tout autre. Au-delà des conséquences faites au corps et à l’âme, il s’agit également de réseaux qui kidnappent, de faiblesses émotionnelles qui s’exploitent, etc. Franck Meyer précise qu’une loi de 2016 prévoit notamment des aides pour quitter la prostitution, mais il déplore le manque de cellules mises en place. L’éducation des acheteurs n’est pas suffisante et surtout pas assez coercitive… Il reste donc aux bonnes volontés le besoin de s’engager auprès de structures éthiques pour aider à sauver ce don de Dieu qu’est la sexualité.

Amandine Mansoni travaille quant à elle avec le gouvernement pour lutter contre la prostitution en France. Elle a démonté certains mythes comme «c’est un mal nécessaire», ou «c’est le plus vieux métier du monde», légitimant auprès du public l’exploitation sexuelle. La plupart des travailleuses qu’elle a rencontrées voudraient en sortir, mais c’est long et difficile.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet – Août 2023

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