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Arche de Zoé: évangéliques à la rescousse

Les 103 enfants enlevés par l’ONG à l’Ouest du Tchad ont été confiés à une mission évangélique
Christian Willi

L’affaire de l’Arche de Zoé a fait grand bruit. Mais ce dont on a peu ou pas entendu parler, c’est de l’orphelinat qui a recueilli les cent trois enfants kidnappés à l’Ouest du Tchad. Et pour cause. Ils ont été confiés par les plus hautes autorités du pays à l’orphelinat Bakan Assalam, créé par la Mission Protestante franco-suisse du Tchad à Abéché, il y a cinquante-cinq ans et aujourd’hui aux mains de l’Église Évangélique du Tchad.
Comme l’explique Christian Sommer, secrétaire général de la mission, les autorités ont porté leur choix sur leur centre en raison de son indépendance vis-à-vis de toute ONG. Le mennonite précise que la décision a été prise d’emblée de refuser les caméras : «Notre travail à Abéché est reconnu pour son sérieux dans la durée. Pas question de céder aux sirènes médiatiques». Un des soucis du centre Bakan Assalam est d’éviter les manœuvres des ONG. «Certaines sont prêtes à tout pour que l’on puisse les associer au sauvetage de ces enfants et en tirer profit auprès des donateurs», précise un Christian Sommer très remonté.
–CREDIT–
Branle-bas de combat
L’arrivée des cent trois enfants a provoqué un branle-bas de combat au centre Bakan Assalam. En effet, la mission a dû reconvertir deux salles de classe en dortoirs. Le 2 novembre, il a fallu installer de nouvelles toilettes.
Il faut dire qu’au cours de ces vingt dernières années, la vocation du centre avait évolué. L’internat avait cédé la place à un accueil ambulatoire ou de courte durée. Les enfants étaient en principe accueillis avec un parent, le temps de se refaire une santé. Au cours des vingt dernières années, des centaines d’enfants ont pu être sauvés d’une mort certaine.
Les collaborateurs du centre sont donc très sollicités. Mais tout le monde y a mis du sien et personne ne compte ses heures. «Nous voulons tout faire pour que ces enfants repartent d’ici le moins traumatisés possible», déclare Christian Sommer.
Pour occuper les petits rescapés, l’équipe du centre, une quinzaine de personnes, s’est reconvertie en animateurs, proposant des jeux et prodiguant des notions d’hygiène de base. Pas question en revanche de profiter de leur présence pour les évangéliser. D’un commun accord, l’équipe du centre et les responsables français de la mission ont décidé «d’honorer la confiance des autorités de ce pays
musulman». La première dame du pays s’est également rendue sur place en guise de reconnaissance pour le travail accompli.

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